Propriétaires, attention! Si vous résidez dans les arrondissements de Notre-Dame-de-Grâce, Rosemont et Verdun, et que votre habitation a été construite dans les années 20, les fondations de votre bâtiment sont probablement en train de se désagréger et exigeront dans un proche avenir une intervention. C'est qu'à cette époque, on incorporait de la chaux et des pierres au béton, un mélange qui s'est avéré inadéquat avec le temps.

Propriétaires, attention! Si vous résidez dans les arrondissements de Notre-Dame-de-Grâce, Rosemont et Verdun, et que votre habitation a été construite dans les années 20, les fondations de votre bâtiment sont probablement en train de se désagréger et exigeront dans un proche avenir une intervention. C'est qu'à cette époque, on incorporait de la chaux et des pierres au béton, un mélange qui s'est avéré inadéquat avec le temps.

 «Je recommande aux propriétaires qui ont des bâtiments de ces années de bien examiner leurs fondations, car la structure de leur habitation risque de se fragiliser», avise Manon Gosselin, directrice administrative chez Héneault et Gosselin, maison spécialisée dans la réparation des fondations, en ajoutant qu'une désagrégation avancée exigera la remise à neuf des fondations.

 Un autre problème, qui est généralisé partout dans la vallée du Saint-Laurent, est la présence de dépôts d'argile dans le sol. Ces dépôts ont été laissés après l'assèchement de la mer de Champlain à la fin de la dernière période glaciaire, il y a 8000 à 10 000 ans. Si elles sont favorables à l'agriculture, ces dépôts argileux causent d'importants problèmes aux fondations, surtout en période de sécheresse prolongée l'été. En effet, l'argile se déshydrate et s'effondre, créant un vide sous les fondations. Or, même s'il pleut abondamment par la suite, l'argile ne reprend jamais sa forme originale comme peut le faire une éponge.

 «Je connais des propriétaires qui sont partis en vacances durant l'été et qui, au retour, n'ont pas été en mesure d'entrer dans leur domicile, les portes étant coincées parce que les fondations s'étaient affaissées. D'autres ont entendu un bruit sourd, comme un "bang", alors qu'ils étaient dans leur résidence et se sont aperçus qu'une fenêtre avait fendu en deux», raconte François Éthier, directeur des opérations chez Héneault et Gosselin.

 Comment savoir?

 Une inspection périodique s'impose pour savoir si votre habitation ancienne a été construite sur un sol argileux et déterminer si les fondations posent problème.

 «Si des fissures progressives (notamment celles en escaliers sur le revêtement extérieur) apparaissent, si les portes et les fenêtres coincent, si un coup de marteau sur la fondation en béton le fait s'égrainer, si des taches d'humidité apparaissent en même temps que des odeurs fortes et si des efflorescences (poussière blanche) se forment, voilà des signes qui ne trompent pas», explique Manon Gosselin.

 Selon le service du patrimoine de la Ville de Montréal, les fissures dans les fondations engendrent des infiltrations d'eau, tandis que les affaissements de la fondation causent des dislocations dans le revêtement de maçonnerie.

 Les infiltrations d'eau risquent de faire pourrir les éléments de bois de la structure ou favoriser l'apparition de moisissure dans le sous-sol. Les effets d'un affaissement partiel du mur de fondation sont plus dramatiques, surtout si le mouvement semble se poursuivre car le revêtement de maçonnerie risque de s'écrouler. Il faudra agir rapidement et demander l'intervention d'un spécialiste. Généralement, on procédera à l'installation de pieux métalliques (travaux subventionnés par les gouvernements) qui supporteront le mur de fondation et sa charge, stoppant ainsi l'enfoncement du mur.

 Si vous décelez des problèmes importants reliés aux fondations, n'hésitez pas à vous faire conseiller par un inspecteur en bâtiment, un architecte, un ingénieur ou encore par une entreprise spécialisée. Héneault et Gosselin offre des services de consultation à un coût relativement bas (395$).