Toute rénovation exige une bonne dose de planification et couronne un processus de plus ou moins longue haleine. Nous faisons découvrir des projets de diverses envergures, qui pourraient donner des idées.
Charlotte Legault rêvait depuis longtemps d’acheter une maison avec du cachet pour la rénover, puis l’offrir en location. Elle pensait le faire au Lac-Saint-Jean, sa région d’origine, mais c’est plutôt à Saint-Pierre-les-Becquets qu’elle s’est lancée dans pareille aventure. Son projet est devenu celui de sa famille au complet.
Les conditions étaient particulières quand la maison ancestrale a été mise en vente, en août 2020. Travaillant habituellement dans le domaine du spectacle, mais sans emploi en raison de la pandémie, Charlotte Legault s’était temporairement installée près de son frère pour l’aider sur sa ferme et garder ses enfants. Elle avait déjà décidé de retourner aux études à temps plein, à distance, lorsqu’elle a déposé une offre d’achat pour la spacieuse demeure, située presque à côté de celle de son frère. L’idée de réaliser un projet de A à Z l’a interpellée.
Tout à coup, j’avais du temps, des économies et une équipe incroyable. C’est quelque chose que je souhaitais faire depuis longtemps. Je ne sais pas si j’aurais eu le courage en d’autres circonstances.
Charlotte Legault, propriétaire
« Pendant les travaux, cela n’a pas toujours été rose. Il y a eu des difficultés, mais maintenant qu’ils sont terminés, j’en retire une grande valorisation personnelle. »
La maison avait besoin d’amour. Mais elle possédait plusieurs atouts indéniables. « Elle fait face au fleuve, elle est grande, les plafonds sont hauts et elle a du cachet, énumère la propriétaire. C’est un beau projet tremplin. »
L’entrepreneur général, excellent dans la finition, est du village. Elle ne tarit pas d’éloges pour le soutien que lui ont apporté les membres de sa famille. « J’étais capitaine, mais j’avais une très bonne équipe avec moi. Mon noyau dur était formé de mon frère, de mes parents, qui habitent au Lac-Saint-Jean et qui sont venus sur une base régulière, puis ma sœur et son conjoint, qui restent à Québec, à une heure de route de Saint-Pierre-les-Becquets. Mon père a été mon grand allié dans l’aventure. »
Par étapes
La prise de possession de la maison a été en septembre 2020. Charlotte Legault a entrepris, à temps plein, son certificat en gestion d’entreprise offert à distance par HEC Montréal, tout en commençant les travaux. Elle a tout prévu afin d’habiter sur place.
« J’y suis allée par priorité avant l’hiver, explique-t-elle. On a commencé par le redressement du plancher, au rez-de-chaussée, puis l’isolation de l’entretoit. Le deuxième étage était à peine chauffé, parce qu’il y avait une seule prise de courant. On a découvert, en plus, qu’il n’était pas isolé. J’ai pris la décision difficile d’isoler à l’intérieur, donc de sacrifier des murs en lattes de bois dans des chambres. L’électricité a été refaite, et des appareils de chauffage muraux ont été installés pour rendre l’étage fonctionnel. »
Il pressait aussi de remplacer le système de chauffage au mazout par une thermopompe, de façon à profiter de subventions. « Pendant l’hiver, j’ai pris un petit break, raconte-t-elle. Je me suis attaquée au rez-de-chaussée au printemps 2021. On a démoli un mur porteur, on a ajouté une poutre, la cuisine a été déplacée dans l’ancienne chambre principale. »
On a fait des changements majeurs, à un rythme qui me permettait d’étudier à temps plein et de recommencer à travailler dans le domaine du spectacle.
Charlotte Legault, propriétaire
Il était important pour elle que la cuisine, la salle à manger et le salon, réchauffé par un poêle aux granules, se trouvent dans une vaste aire ouverte. « Je voulais absolument avoir une pièce où les gens pourraient se rassembler autour d’une source de chaleur, plutôt qu’une télé. »
Elle aurait aimé tirer profit des deux cheminées, qui remontent à l’époque de la construction de la demeure patrimoniale, qui avait appartenu à un juge. Mais cela n’a pas été possible. Le poêle aux granules répond à ses attentes, puisqu’elle loue la maison lorsque son travail la mène à l’étranger.
En cours de route, elle a tissé des liens solides avec l’ancienne propriétaire de la maison, Lise Carignan, qui souhaitait emménager dans le logement locatif attenant à la maison principale.
« Elle nous a vraiment aidés, souligne Charlotte Legault. Elle connaissait la maison sous toutes ses coutures. Elle nous a souvent apporté des petits plats. On a un jardin ensemble et elle prend soin de la maison quand je suis absente. »
Le budget n’a pu être respecté à la lettre. Elle a dépensé environ 75 000 $, mais compte tenu de l’envergure des travaux effectués, elle n’est pas déçue. « C’est fou en région à quel point il y a des options en rénovation. J’ai pris le bois franc pour le plancher dans une shop de bois, j’ai beaucoup de mobilier qui était usagé. J’avais sous-estimé l’entraide qu’un tel projet peut susciter. »
En bref
- Début des travaux : Septembre 2020
- Fin des travaux : Novembre-décembre 2021
- Un incontournable : Un poêle aux granules pour avoir un intérieur chaleureux
- Autre incontournable : Un plancher en bois franc au rez-de-chaussée
- Le plus grand défi : Le mur porteur à démolir, puis la poutre à installer, au rez-de-chaussée
- Mauvaise surprise : L’étage n’était pas isolé.
- Belle surprise : Le magnifique plancher ancestral en pin rouge, à l’étage
- Autre belle surprise : L’entraide dans le village. Des gens ont donné du bois et des matériaux.
- Budget : 75 000 $