Il y a sept ans, Marjolaine Arcand et Simon Bergeron ont eu un coup de cœur pour une maison située à proximité de tout, à Trois-Rivières. Ils savaient qu’un jour ils referaient la cuisine, mais ils se demandaient comment tirer profit de l’espace perdu. Un ami a suggéré une solution radicale : inverser presque toutes les pièces au rez-de-chaussée et aménager la cuisine à la place de la salle de jeu. L’idée a fait son chemin. Le couple a fait faire des plans et prévoyait effectuer les travaux cet automne. Le destin en a décidé autrement.
Au début de l’année, Simon s’était réservé six semaines de répit avant de commencer un nouvel emploi. Son père, Viateur Bergeron, qui avait entrepris la construction de sa propre maison, à 72 ans, se retrouvait inopinément avec du temps libre, en raison de retards imprévus. Il a pressé son fils de se mettre à l’ouvrage.
« Mon père n’est pas un homme qui aime ne rien faire, explique Simon Bergeron. Tous ceux qu’on avait contactés pouvaient respecter le nouvel échéancier. On a été chanceux, on a pu avancer le projet. Les 21 premiers jours, on a travaillé sans arrêt. »
Viateur Bergeron a pris les commandes, mettant à profit son expérience dans la construction.
Je suis zéro manuel. Le fait que mon père soit un as là-dedans ne s’est pas rendu jusqu’à moi. Il a tout chapeauté et j’ai été un excellent second. Il m’a dit comment faire et je l’ai fait. Je n’ai pris aucune initiative. J’ai découvert par contre que je suis un bon gestionnaire de chantier.
Simon Bergeron, copropriétaire de la demeure
La fonction de presque toutes les pièces a changé. Seul le salon, doté d’un foyer, a conservé sa vocation à la gauche de l’entrée. La salle de jeu, qui avait un accès direct à la cour grâce à une porte-fenêtre, et le second salon (avec la télé) sont devenus la cuisine et la salle à manger. L’entrée, sur le côté droit de la maison, a été réaménagée et l’ancienne cuisine sert dorénavant de vestiaire. La salle de jeu des deux enfants de 5 et 7 ans, déménagée dans le sous-sol pendant les travaux, y est demeurée.
Des murs sont tombés. Les lattes des anciens parquets au rez-de-chaussée ont toutes été arrachées et remplacées par de nouvelles. Il y a eu beaucoup, beaucoup de poussière. « Je pensais faire les rénos une pièce à la fois, mais on a tout fait en même temps, se rappelle Simon Bergeron. Chaque soir je faisais un ménage pour que mon père arrive le lendemain matin et que ce soit impeccable, pour repartir à neuf. Cela faisait de longues journées. »
La famille a continué d’habiter dans la maison pendant les travaux. Marjolaine Arcand, qui faisait du télétravail dans son bureau, à l’étage, époussetait les oignons avant de préparer les repas. « Une chance, on a pu continuer d’utiliser l’ancienne cuisine jusqu’à la toute fin, précise-t-elle. Quand Simon a commencé son nouvel emploi, il a consacré ses week-ends aux rénos avec mon beau-père. On a mis notre vie familiale sur pause. Je partais avec les enfants pour faire des activités et sortir du chantier. »
Ils ont refinancé leur hypothèque afin de gonfler leur budget, qu’ils ont conservé sous la barre des 90 000 $. Les honoraires de l’électricien, qui a refait toute l’électricité de la maison, bâtie en 1946, et la nouvelle cuisine ont coûté le plus cher.
On a fait très attention et on a acheté autant que possible des articles usagés. C’était important pour nous, autant pour l’écologie et les économies que pour le style un peu éclectique de la déco.
Marjolaine Arcand, copropriétaire de la maison
Les travaux auraient sûrement coûté 150 000 $ sans l’aide précieuse de son beau-père, estime-t-elle. « Il est très généreux. Il nous a offert ce qu’il fait de mieux. »
« Quand on travaille ensemble, on se complète bien, renchérit son conjoint. Cela me permet de me rapprocher de mon père et de mieux le connaître. Il a toujours été un bourreau de travail. Il n’avait pas le temps de jouer avec moi quand j’étais petit. Aujourd’hui, j’ai l’impression qu’on rattrape ce temps-là. J’en profite au maximum. »
En bref
Le but : avoir la maison de leurs rêves
Un gros défi : demeurer dans la maison pendant les rénos
Une surprise : l’état précaire des fils électriques dans les murs de la maison
Durée des travaux : de début janvier à mi-février 2022 à temps plein, puis jusqu’à fin mai les week-ends
Coût total : 83 637 $ (matériaux, meubles, peinture, corps de métier, designer, etc.)
Designer d’intérieur : Andréanne Allard
Cuisiniste : CuisiBeau
Œuvre dans la salle à manger : Guillaume Massicotte (Atelier Presse-Papier, à Trois-Rivières)