Alexandra L-Cossette et son mari, grand partisan du Canadien de Montréal, ont été les premiers à réserver un appartement dans la première Tour des Canadiens. C’était en 2014, bien avant la mise en vente des condos.
Ils désiraient que l’appartement-terrasse leur soit remis dans sa plus simple expression, pour qu’ils décident eux-mêmes de la disposition des pièces et des finis. En cours de route, leur souhait n’a pas été respecté. En février 2018, lorsqu’ils ont pris possession de l’appartement 4703, celui-ci avait été entièrement aménagé et ne correspondait ni à leurs besoins ni à leurs goûts. Mme L-Cossette a pris les choses en main, faisant tout enlever et recommençant à zéro.
Devenir designer
« Il y avait trois chambres et deux salles de bains, et tout était disproportionné, soit trop petit ou trop grand », affirme la femme d’affaires, qui n’avait pas prévu faire la surveillance du chantier, concevoir l’aménagement intérieur, choisir tous les matériaux et faire affaire avec les 23 entrepreneurs qui ont contribué à métamorphoser l’espace au cours d’une année et demie fertile en rebondissements. Elle avait retenu les services d’une designer d’intérieur de renom, qui envisageait un budget de 1 million de dollars. Cette dernière s’étant désistée et le travail d’une autre designer l’ayant déçue, la propriétaire s’est relevé les manches et a vu aux moindres détails de la rénovation.
« Il restait à vraiment prendre le temps de regarder quels étaient exactement nos besoins, explique-t-elle. Au lieu d’avoir une chambre beaucoup trop spacieuse et deux autres chambres très ordinaires, j’ai joué avec l’espace pour aménager une belle chambre et une grande penderie, inspirée des boutiques, pour mieux voir ce qu’on a, et un bureau. C’est fait pour un couple. De toute façon, c’est rare que les familles achètent un penthouse de 2000 pi2. »
Je me suis amusée à ajouter un peu de fantaisie et des choses que je n’ai vues nulle part ailleurs.
Alexandra L-Cossette
La filtration de l’eau à l’intérieur du condo est un parfait exemple. Considérant filtrer l’eau potable, elle s’est demandé s’il n’était pas possible de filtrer toute l’eau, qu’elle soit utilisée pour boire, pour le lavage des vêtements et des cheveux dans la douche ou pour la préparation des repas. Elle a déniché un modèle plus gros que celui habituellement utilisé dans les résidences, qui s’installait aisément, puisque le logement avait été entièrement dégarni. « C’est fantastique et facile à changer, une fois par année, constate-t-elle. C’est un beau privilège, d’avoir toujours une qualité d’eau exceptionnelle. »
Un condo bien de son temps
Curieuse et à l’affût des innovations, par déformation professionnelle, Alexandra L-Cossette s’est donné comme défi d’amener le condo dans le XXIe siècle. « Tant qu’à avoir le projet entre les mains, je me suis demandé ce qu’on pouvait faire pour se démarquer et augmenter notre niveau de confort, dit-elle. Je voulais entre autres des portes d’armoires avec un système électrique, des portes qui s’ouvrent automatiquement, en plus de la chaîne stéréo, de l’éclairage et des rideaux automatisés.
« La première firme de domotique que j’ai sollicitée m’a dit que cela coûterait autour de 245 000 $. La soumission de la deuxième firme s’élevait à 300 000 $. Cela a été ma folie à moi, de voir jusqu’où je pouvais aller sans dépenser une fortune. J’ai fait beaucoup de recherches. Selon mes calculs, je pense que j’ai fait ça pour environ 32 000 $, avec l’aide d’un électricien, qui a été un allié. Il a fait beaucoup de choses sur mesure. Les petits moteurs des portes électriques, par exemple, ont été commandés en Australie et convertis pour être adaptés ici. »
Mme L-Cossette a accordé une attention particulière à l’éclairage, programmé pour créer l’atmosphère recherchée. « Peu importe les meubles que tu choisis, si tu arrives à bien placer les lumières, c’est ça qui fait un effet wow, tout comme le choix du plancher, estime-t-elle. Ce sont les deux extrêmes. L’effet est plus joli parce que tu as respecté le haut et le bas. »
La propriétaire est d’ailleurs particulièrement fière des grandes tuiles luisantes blanches qui couvrent une vaste partie du plancher (chauffant) et qui contribuent à rendre l’appartement-terrasse lumineux. Elles rappellent la patinoire du Centre Bell et s’inscrivent parfaitement bien dans la thématique qui a guidé sa réflexion. Son mari, rappelle-t-elle, détient cinq abonnements de saison d’affaires. Elle aussi est une partisane et elle désirait tenir compte du lieu emblématique où ils résideraient.
« Je voulais être dans le ton de la Tour des Canadiens avec les trois couleurs bleu, blanc et rouge, révèle-t-elle. Je trouve le rouge un peu agressant et le bleu trop conservateur, alors j’ai choisi un rouge orangé et un bleu plus électrique. Pour le blanc, j’ai cherché à trouver un équilibre entre le blanc lustré et le blanc mat. »
Les rénovations ont été achevées en mars 2020, juste avant le début de la pandémie. Le couple, plus heureux que jamais dans son condo-terrasse à L’Île-des-Sœurs, a décidé d’y rester et a mis l’appartement en vente. D’autres en profiteront.
Consultez la fiche de la propriétéLes travaux en bref
Un incontournable : Donner à l’appartement-terrasse sa propre identité en choisissant les finis et en poussant assez loin l’intégration de la domotique.
Une aberration à corriger : La baignoire dans une cage de verre dans l’ancienne chambre principale, démesurément grande.
Un outil indispensable : L’application WhatsApp, qui a permis à la propriétaire de gérer les travaux à distance, en recevant notamment des vidéos, des messages vocaux et des textos.
Durée des travaux : Un an et demi.
Nombre d’entrepreneurs : 23, dont certains ont dû être remplacés rapidement parce qu’ils ont fait des erreurs.
Règle d’or : Toujours faire faire trois soumissions.