Un cadrage de porte à poser, un abri d’auto à monter, un trou à réparer dans le mur : par manque de temps ou de savoir-faire, on laisse souvent traîner les choses. Pour les petits chantiers qui n’exigent pas qu’on fasse appel aux entrepreneurs en construction ou qui ne les intéressent pas, on peut faire appel à un « homme à tout faire ». Avant de se lancer, mieux vaut s’informer de ses qualifications et des règles en vigueur, car ces ouvriers ne peuvent pas toujours « tout faire ».

On n’a pas besoin d’avoir un gros projet pour avoir besoin d’aide. Avec son partenaire, Dave Champagne-Guilbault, fondateur de Handy Multi Services, pose des tablettes, fait du lavage à pression, répare des meubles, pose des poignées de porte ou des rideaux et exécute une quantité d’autres travaux manuels. Il ne manque pas de travail. « On est réservés au moins une semaine à l’avance, dit-il. Il y a trop de demande. »

96 000

Nombre de demandes de références auprès de professionnels de la construction faites sur le site Soumission Rénovations de janvier à la fin de septembre 2021, soit presque autant qu’au cours de toute l’année 2020, et 30 000 de plus qu’en 2019.

Paolo Di Pietro, qui offre ses services d’homme à tout faire depuis mars, est pour sa part réservé environ six semaines à l’avance. Ses clients sont, entre autres, des personnes âgées et des gens qui manquent de temps, ou qui ne savent tout simplement pas par où commencer. « Souvent, les gens n’ont juste pas les outils qu’il faut, remarque aussi Dave Champagne-Guilbault. Des fois, c’est moins cher de trouver quelqu’un qui fait le travail et de ne pas avoir à acheter l’outil. »

Daniel Lauzon, fondateur de Beau-frère à louer, fait le même constat. « Ce que je remarque, c’est que les gens font de moins en moins appel à leur entourage pour les aider. Je le vis moi-même en tant que frère, beau-frère ou ami : je vais demander moins de services aux gens parce que je sais que je n’aurai pas le temps de rendre un autre service en retour. »

Un travail encadré

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

Paolo Di Pietro offre ses services d’homme à tout faire.

On trouve des « hommes à tout faire » assez facilement dans les petites annonces sur l’internet, mais il vaut mieux faire ses devoirs avant de s’engager. Savoir, par exemple, que les travailleurs du domaine de la construction doivent posséder une licence de la Régie du bâtiment du Québec (RBQ) et que le type de travaux qu’ils peuvent effectuer est strictement encadré.

« Il y a beaucoup de gens qui travaillent sans licence, dit Paolo Di Pietro, en faisant notamment allusion aux ouvriers qui travaillent “au noir”, mais quand on en a une, on est limité dans ce qu’on peut faire. » Celle qu’il possède, et qu’il a tenu à obtenir afin de faire croître son entreprise en toute légalité, lui permet de faire une foule de travaux de finition, allant de l’installation de portes à la pose de gypse.

Handy Multi Services fait affaire au contraire sans licence de la RBQ. Dave Champagne-Guilbault estime qu’il n’en a pas besoin pour faire rouler son entreprise. Il dit cependant respecter scrupuleusement les règles de la RBQ. Il installe des télévisions murales, fait de l’aide au déménagement ou lave des fenêtres, par exemple, mais ne posera pas de cadrage ou de plinthes. « Chaque fois que j’ai une demande que je n’ai jamais eue, je prends le temps de vérifier », assure-t-il.

La majorité des gens qui nous appellent, c’est pour faire de l’assemblage de meubles : IKEA, Wayfair, Amazon, etc. Soit parce que les magasins ne fournissent pas le service, soit parce que les délais sont beaucoup trop longs.

Dave Champagne-Guilbault, fondateur de Handy Multi Services

« Les clients sont vraiment coincés : les grosses entreprises ne veulent pas faire [de petits travaux] et personne ne va répondre à cette demande. En mettant autant de règles, [la RBQ] crée le travail en dessous de la table, estime-t-il. Poser des moulures, ce n’est pas compliqué et il n’y a à peu près aucune chance d’abîmer quoi que ce soit. »

Daniel Lauzon, de Beau-frère à louer, peut offrir une vaste gamme de services puisqu’il dispose d’une licence d’entrepreneur, ce qui fait qu’il a pu réaménager des sous-sols pour des familles qui souhaitaient reconfigurer leurs espaces de vie en raison de la pandémie ces derniers mois. Les contrats ne sont toutefois pas toujours aussi imposants.

« Rien n’est trop petit. Il faut juste que le client soit prêt à débourser le prix pour un minimum de trois heures de travail, explique-t-il. On suggère souvent à nos clients de réviser leur liste et de nous rappeler. Une maison dans laquelle il n’y a pas trois heures de travail à faire, c’est assez rare. Quand on fait le tour, on trouve facilement. »

Consultez le site de Beau-frère à louer Consultez le site de Handy Multi Services

Combien ça coûte ?

PHOTO GETTY IMAGES

L’appel de service, un bloc de trois heures minimum donc, coûte 60 $ l’heure, plus 35 $ de frais de déplacement, chez Beau-frère à louer. Handy Multi Service demande 90 $ l’heure pour deux hommes, plus les frais de déplacement. Paolo Di Pietro se déplace pour évaluer les travaux et prépare des soumissions personnalisées.

Plomberie et électricité

Un particulier peut faire la plomberie chez lui, mais n’importe quel professionnel devra disposer de la licence appropriée pour faire ce genre de travaux. De même, seuls les maîtres électriciens sont autorisés à intervenir sur le réseau électrique d’une maison. Même son propriétaire ne peut changer, par exemple, une prise de courant lui-même.