Il est possible de moderniser radicalement l'allure d'un bungalow des années 50 sans tout changer. Du blanc, du noir, un nouveau toit, un jardin... et le tour est joué!

Le printemps dernier, l'architecte montréalais Jean Verville a rénové l'extérieur de la maison unifamiliale de sa soeur Mélanie, à Victoriaville. Construite en 1959, cette propriété a été rajeunie sans que les fenêtres ni le parement ne soient remplacés. «En 2006, ma soeur m'avait d'abord demandé d'actualiser l'intérieur en usant d'astuces, raconte l'architecte connu pour son approche minimaliste. Aujourd'hui, ajoute-t-il, j'ai simplement poursuivi le geste à l'extérieur.»

D'abord épurer

Premier réflexe de l'architecte: supprimer le superflu, comme les fausses colonnes et le pignon décoratif, en façade avant. Déjà, cette intervention a insufflé un esprit contemporain à l'ensemble.

Du blanc pour rajeunir

C'est connu, le blanc rafraîchit et modernise un espace démodé ou un revêtement commun. Mieux, il a le pouvoir d'estomper l'âge d'un bâtiment existant, le rendant ainsi moins daté. D'où l'idée d'appliquer un scellant à maçonnerie blanc sur la brique et les allèges de la propriété. Par la même occasion, l'encadrement en PVC blanc des fenêtres semble moins apparent, car il se fond maintenant dans la blancheur du parement. Quant au soffite d'avant-toit en aluminium et aux gouttières, tous blancs, ils n'ont pas été repeints, car ils étaient en bon état. Mais la présence de divers types de blancs n'est-elle pas déconseillée? «Deux tons de blanc différents dans un aménagement peuvent jurer. Mais dès que vous en avez trois ou plus, ils s'uniformisent et l'oeil perçoit moins les nuances», explique Jean Verville.

Du noir pour un effet graphique

Une clôture à maille et des lattes d'intimité noires ont été privilégiées. Un effet graphique très contrastant est créé avec le blanc de la maison et le vert de la végétation (principalement des cèdres). Cette enceinte est également fort pratique, car elle a permis aux occupants d'aménager un potager à l'avant de la maison sans contrarier le voisinage. «Au Québec, on a tendance à créer un aménagement paysager à l'avant des propriétés sans jamais l'utiliser, observe l'architecte. Dans le cas du potager de ma soeur, ajoute Jean Verville, il aurait été dommage de l'installer à l'arrière et ainsi priver les plantes de l'ensoleillement maximum du sud.»

Un jardin sans entretien

L'un des moyens d'élaborer un jardin rapidement et à coût raisonnable est de concevoir, à l'instar des Japonais, un jardin minéral composé de galets de rivière doux pour les pieds et de quelques arbres bien disposés. «Il y a encore beaucoup de préjugés à l'égard des jardins de cailloux, note l'architecte. Pourtant ils possèdent plusieurs qualités, dont celle d'exiger peu d'entretien.»