À la fin de l'été 2007, quand il s'est lancé dans l'aventure de la construction de sa maison familiale et qu'il s'est imposé les exigences «vertes» les plus élevées, Denis Brault ne savait sans doute pas qu'en mars 2010, son projet un peu fou serait encore à plusieurs mois d'arriver à son terme.

Les lecteurs de Mon Toit se souviennent sans doute des premiers reportages parus dans La Presse quand cet entrepreneur électricien de la Rive-Sud leur a fait part de son ambitieux projet de construire une maison saine, écologique, performante sur le plan énergétique tout en mettant de l'avant un certain esthétisme d'inspiration moderne.

 

Parce qu'il participe personnellement aux choix nombreux de matériaux et de technologies qui constituent la maison et qu'il n'entreprend rien sans d'abord avoir compris le pourquoi du comment et en ayant acquis la certitude qu'il s'agit de la décision optimale, Denis Brault a dû suspendre, à plusieurs reprises, les travaux de construction de la maison.

Une visite toute récente du chantier situé sur la berge de la rivière L'Acadie, en Montérégie, donne un coup d'oeil saisissant sur l'étonnante construction dont on entreprendra bientôt le recouvrement des murs extérieurs, avant de procéder vers la fin du printemps aux travaux d'aménagement intérieur.

Le toit fermé et supérieurement isolé, les fenêtres et portes installées, la maison se présente en deux temps comme un sage cube à toit en pente tourné vers le paysage aquatique de la rivière, au sud-est, mais qui se casse soudain comme la tête d'un animal qui ouvrirait largement la gueule pour avaler la chaleur et la lumière du soleil plein sud. «C'est comme un bâton de hockey», explique Denis Brault.

Le soucis du détail

Ces jours-ci, l'autoconstructeur cherche et fouille pour connaître l'âme intime des planches de bois torréfié dont il compte recouvrir les murs extérieurs de sa maison. Ses exigences pointues le forceront sans doute à faire appel à trois fournisseurs différents, le premier assurant la traçabilité écologique du bois (FSC), le second donnant aux planches un profilé précis qui limitera l'utilisation de clous pour fixer le revêtement à la structure, et le troisième assurant la torréfaction et le traitement du bois pour accroître sa résistance aux intempéries.

Pour l'intérieur, Denis Brault évalue la possibilité d'installer sur les murs des panneaux de gypse de conception européenne recouverts d'une fine pellicule de paraffine qui absorbe la chaleur le jour et la libère la nuit, contribuant ainsi au chauffage de la maison.

Malgré toute cette recherche, cette maison pleine de promesses reste un chantier.

La vie familiale a bien dû en prendre un coup? «Pas du tout», réplique Danielle Chevalier, conjointe de Denis Brault et mère de leurs deux enfants de 12 et 9 ans, avec un petit sourire entendu. Installée depuis presque trois ans à l'étage d'un bâtiment commercial qui se trouvait déjà sur le terrain quand les travaux ont débuté, la famille aura eu le temps d'apprivoiser les lieux, fortement marqués par le passage des saisons sur les bords d'une petite rivière de campagne, à deux coups de pagaie du Richelieu.