«Il y a 75 ans, on relevait de cinq à 10 épisodes de gel et dégel durant l'hiver. Maintenant, on assiste à 200 à 300 épisodes de gel et de dégel, parfois deux ou trois dans la même journée. C'est très dur pour la maçonnerie, car le phénomène du gel et du dégel fait éclater la pierre ou la brique, et oblige les propriétaires à intervenir plus souvent pour éviter la dégradation de leur patrimoine», soutient Gino Ouellette, président de Maçonnerie Rainville et Frères, de Chambly. M. Ouellette ajoute que 80% des bâtiments à Montréal sont affectés par des infiltrations d'eau.

«Il y a 75 ans, on relevait de cinq à 10 épisodes de gel et dégel durant l'hiver. Maintenant, on assiste à 200 à 300 épisodes de gel et de dégel, parfois deux ou trois dans la même journée. C'est très dur pour la maçonnerie, car le phénomène du gel et du dégel fait éclater la pierre ou la brique, et oblige les propriétaires à intervenir plus souvent pour éviter la dégradation de leur patrimoine», soutient Gino Ouellette, président de Maçonnerie Rainville et Frères, de Chambly. M. Ouellette ajoute que 80% des bâtiments à Montréal sont affectés par des infiltrations d'eau.

L'entreprise s'est distinguée en remportant en 1996 le Prix de l'artisan décerné par la Ville de Montréal pour la qualité de ses travaux de restauration, notamment ceux de la cathédrale Marie-Reine-du-Monde, du marché Maisonneuve, de l'oratoire Saint-Joseph et du vieux palais de justice. Depuis ce temps, l'entreprise a ajouté à sa notoriété en réalisant la maçonnerie de résidences de prestige comme celle de Céline Dion à Laval et du manoir Sagard de Paul Desmarais. Sans compter d'autres travaux de restauration comme l'hôtel Saint-James, le marché Bonsecours et la maison Alcan.

Inspection et intervention

Selon M. Ouellette, la meilleure technique d'inspection des murs de pierre ou de brique est de porter son regard de haut en bas ou l'inverse, afin de déceler l'apparition de fissures ou des joints évidés entre les rangées de pierres ou de briques.

«Si l'on observe des lézardes, des fissures très profondes, à la base du bâtiment, le problème provient de la structure. On ne pourra s'en tirer en colmatant la lézarde. Il faudra faire appel à des spécialistes en structure du bâtiment, car les fondations peuvent être en cause. Pour les fissures fines, il s'agit d'appliquer un mortier spécialisé afin de les boucher.»

Des rangées de briques humides dans le bas d'un mur signifient que le maçon qui a construit le mur à l'origine n'avait pas les connaissances requises. En effet, il ne faut pas laisser de bavures de mortier à l'arrière du mur, car avec le temps, celles-ci vont se détacher et s'accumuler à la base du mur, créant ainsi une atmosphère humide propice à la désagrégation des joints et à l'éclatement de la brique ou de la pierre.

Si un ventre de boeuf s'est formé dans la façade, il n'est pas nécessaire de démanteler et de remonter le mur de briques si le renflement est de 2 pouces et moins (4,5 cm). «Anciennement, on procédait à l'ancrage du mur avec une plaque de fer. De nos jours, on injecte un coulis de chaux à l'intérieur du renflement et par la suite, on procède à l'ancrage avec un vis spéciale en acier inoxydable», indique M. Ouellette.

«Lorsqu'un morceau de pierre de la façade a éclaté à cause d'une infiltration d'eau, on scie la section affectée à l'aide d'instruments adéquats et on la remplace selon la technique du placage. C'est beaucoup moins coûteux que de remplacer toute la pièce en pierre.» Même si la pierre grise de Montréal n'est plus sur le marché depuis que les carrières de l'île de Montréal ont fermé, on peut les remplacer par de la pierre de Saint-Marc-des-Carrières, qui y ressemble, ou par la pierre Champlain des Carrières Ducharme, qui est un peu plus bleutée.

Les joints évidés nécessitent une intervention, car ils peuvent occasionner des infiltrations d'eau dommageables à l'intérieur du mur. «Si les joints à remplacer ont une profondeur de plus 25 millimètres (1 1/4 pouce), on devra procéder par couches successives en laissant sécher entre les applications, car autrement le mortier ne collera pas», note M. Ouellette. Il faut aussi s'assurer d'utiliser un mortier de restauration contenant de la chaux, qui est plus élastique et plus souple que les mortiers à base de ciment sans chaux. Il va mieux absorber les mouvements de la structure ou les dilatations.

Pour la brique, on recommande le mortier Restomix de Daubois, tandis que pour la pierre et le placage de pierre, on utilisera le Neostone de Daubois, le Reconstec de Constec ou le Jahn de Cathedral Stone (Ontario).

«Beaucoup de propriétaires croient qu'une allège ou un linteau fissuré doit être remplacé. Ce n'est pas nécessaire, car on peut la conserver en utilisant la technique de l'ancrage en X, qui consiste à insérer des vis en biais», signale le président de Maçonnerie Rainville.

Dernier conseil: il faut examiner attentivement l'état des solins. Des fissures ou des trous dans les solins vont permettre à l'eau de pluie de s'infiltrer à l'intérieur des murs, créant ainsi un climat propice à la détérioration des joints de maçonnerie et à l'éclatement de la pierre ou de la brique durant la saison froide.

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Pour en savoir plus:

Maçonnerie Rainville et Frères, 450-658-8769.