Clermont Labrecque est producteur agricole. Dans la cinquantaine, il fait «profession» de sourcier depuis près de 15 ans. Un don qu'un autre de Montmagny lui a permis de découvrir et de développer.

Clermont Labrecque est producteur agricole. Dans la cinquantaine, il fait «profession» de sourcier depuis près de 15 ans. Un don qu'un autre de Montmagny lui a permis de découvrir et de développer.

Il sait que son art, que met en péril le puits artésien qui prend à présent toute la place, exerce encore une grande fascination dans l'esprit des gens. Or, on requiert les services de M. Labrecque une dizaine de fois par an. Ce sont des particuliers qui le réclament à moins que ce ne soient des foreurs de puits artésiens en quête de précision.

Car ces derniers veulent se garder de fracturer le sous-sol pour faire jaillir l'eau latéralement à défaut de n'en trouver immédiatement sous le trépan de leur foreuse. «Des particuliers et puisatiers tiennent pour important qu'un sourcier vienne, comme le veut l'expression populaire, tirer l'eau», se félicite-t-il.

Quand la queue du Y de la branche de coudrier est fermement attirée par le sol et que les mains empoignant les manchons résistent, il est évident, dit-il, qu'il y a de l'eau dessous. Tandis qu'il a l'impression que chaque frémissement de la branche vient remuer un peu plus son système cardiovasculaire. «Cependant, je ne connais ni la qualité ni la quantité ni la profondeur de la veine d'eau qui est d'ailleurs toujours dans la ligne nord-sud ou est-ouest», précise-t-il.

Grands lots

Quand ils le peuvent, plaide M. Labrecque, les puisatiers ont intérêt à faire «tirer l'eau» par un sourcier. Car s'ils doivent fracturer localement le sous-sol, le débit d'eau provenant d'une nappe latérale ne sera pas aussi important.

Lui qui a «tiré l'eau» à l'île d'Orléans, à Cap-Rouge et dans le Vermont sait bien que l'exiguïté des terrains résidentiels et les aménagements septiques qui compriment davantage l'espace ôtent du travail aux sourciers.

Car le puits doit, par exemple, être à 50 pi ou 100 pi du champ d'épuration de la maison, y compris de ceux des voisins, afin que la nappe d'eau souterraine ne soit pas contaminée.

Il suffit au puisatier de creuser jusqu'à ce qu'il atteigne une nappe d'eau. Il est donc à l'aise sur des petites surfaces. À l'opposé, le sourcier l'est sur de grandes. Dans ce cas, l'endroit où il découvrira de l'eau commandera la situation de la maison à construire et ses dépendances. Bien que le puits gardera ses distances des champs d'épuration.

M. Labrecque ne connaît pas beaucoup de sourciers. Ils sont rares. Pourtant, il les trouve incontournables. Car, avec leur aide, sur de grandes surfaces spécialement, tout foreur de puits tombe carrément sur la nappe d'eau, dit-il.