Souvent les routes rurales en sont jalonnées aussi bien que les lieux de villégiature riverains du fleuve ou bordant les lacs. Le puits artésien est, par exemple, la règle à l'île d'Orléans, Stoneham ou Lac-Beauport. Quoiqu'il y ait encore des endroits où les ménages trouvent leur eau de consommation dans les puits de surface. À l'île aux Coudres, entre autres.

Souvent les routes rurales en sont jalonnées aussi bien que les lieux de villégiature riverains du fleuve ou bordant les lacs. Le puits artésien est, par exemple, la règle à l'île d'Orléans, Stoneham ou Lac-Beauport. Quoiqu'il y ait encore des endroits où les ménages trouvent leur eau de consommation dans les puits de surface. À l'île aux Coudres, entre autres.

Or, la vigueur de la construction résidentielle et la fascination qu'exerce la campagne sur les citadins d'un certain âge impatients de fuir la ville et son tapage accroissent l'activité des puisatiers.

«On creuse beaucoup. Aussi bien à Saint-Georges de Beauce, qu'à Lac-Etchemin ou à Vertmont-sur-le-Lac à l'entrée de la réserve faunique des Laurentides», précise Régis Beaumont, copropriétaire des sociétés R. Beaumont & fils et Les Puits Stoneham, qui sont spécialisées dans le forage de puits artésiens et de conduits circulatoires géothermiques.

«La demande de puits est grande, jure-t-il. Les natifs à l'aise de la ville auxquels la campagne a toujours manqué prennent leur revanche.»

Par ailleurs, les puits artésiens délogent progressivement les puits de surface parce que la nappe phréatique, selon M. Beaumont, descend un peu plus chaque année.

En raison, entre autres, de l'urbanisation poussée qui a pour effet d'acheminer les eaux pluviales dans le fleuve ou dans les rivières, du drainage des terres de culture, des routes et chemins. Bref, dans le sol, il y a éventuellement moins d'eau qui ruisselle.

Source privilégiée

«Environ 20 % de la population totale du Québec consomme de l'eau potable d'origine souterraine. Ces eaux constituent la source privilégiée d'alimentation en eau potable sur 90 % du territoire habité du Québec», peut-on lire dans le résumé du Règlement sur le captage des eaux souterraines dont le ministère Développement durable, Environnement et Parcs du Québec est chargé de l'application de concert avec le municipalités. De nombreux ménages captent eux-mêmes leur eau, c'est entendu. «Mais il a aussi des municipalités qui le font», reprend M. Beaumont.

Adopté en juin 2002 et entré en vigueur un an plus tard, le règlement du ministère a pour objet la protection absolue des eaux souterraines destinées à la consommation. Les puisatiers et les particuliers sont tenus de s'y conformer.

L'aménagement ou le réaménagement des ouvrages de captage est rigoureusement encadré alors que les citoyens doivent voir au bon état de leur «puits tubulaire» afin d'éviter tout risque de contamination.

Ainsi, un puits sera couvert en tout temps et, s'il ne sert plus, il sera méthodiquement obturé.

Il y a beaucoup d'eau souterraine au Québec. C'est à une profondeur de 100 à 300 pieds qu'on la trouve d'ordinaire.

«Il arrive qu'on l'atteigne à 400 sinon à 500 pieds. Dans ce cas, l'installation requiert une pompe submersible plus puissante», précise M. Beaumont. Encore qu'il n'est pas impossible que l'eau paraisse à 45 pieds. Quoique cela est rare.

Et avant qu'elle ne jaillisse, le puisatier n'en connaît ni la quantité ou le débit ni la qualité ou sa teneur en minéraux. À cet égard, plaide Régis Beaumont, le puisatier ne peut garantir son travail.

Fracturation

La probabilité de trouver de l'eau est partout élevée. «Mais si à 400 pieds, il n'y en a toujours pas, alors on emploie de grands moyens. Par l'introduction d'eau à une formidable pression, on fracture localement le sous-sol pour former des conduites latérales d'amenée d'eau provenant de veines avoisinantes», détaille M. Beaumont qui exploite notamment ses entreprises en partenariat avec son frère Richard, ses fils Réjean et Pierre. Après que leur père Rémi et leur mère Jacqueline Faucher eurent fondé l'entreprise (R. Beaumont & fils) en 1946.

La fracture souterraine peut aussi être effectuée à la dynamite à juste charge. «En fait, l'eau qu'on ne trouve pas dessous, on la prend dans les côtés», résume le puisatier.

La mise en place d'un puits artésien coûte au minimum 4000 $ «si on est chanceux», dit l'homme d'affaires. Cela peut monter à 12 000 $ suivant les écueils souterrains rencontrés et la profondeur du forage. En général, cependant, on en est quitte pour une dépense de 6000 $ à 8000 $.

Si après un orage, l'eau de votre robinet est jaune et qu'elle le demeure une couple de jours, c'est que votre puits n'est sans doute plus étanche. Il laisse probablement entrer l'eau pluviale de surface.

«Si un puisatier au jugement expéditif plaide la nécessité de fermer votre puits et vous en creuser un autre, ne le croyez pas sur parole», recommande M. Beaumont. Consultez-en un second qui fera le tour de la question, enverra une caméra dans le puits. Il se pourrait qu'il n'y ait qu'à le chemiser d'une façon très fiable près du sol, là où l'infiltration se produit.

Creuser un nouveau puits coûte cher. Le forage seulement, de 15 $ à 18 $ le pied linéraire. C'est sans compter la pompe, le tuyautage, la filerie électrique et autres accessoires de consolidation. Réparer est donc bien plus avantageux. Du moins, à première vue.