L’expertise québécoise en construction de bois suscite un intérêt accru des grandes institutions américaines, désormais soucieuses de réduire leur empreinte carbone, affirme un dirigeant d’entreprise forestière.

« Des entreprises technologiques de la Californie, des développeurs d’infrastructures au Colorado et de grandes universités ont un appétit pour le bois massif au nom de la décarbonation », affirme Frédéric Verreault, directeur exécutif, développement corporatif, chez Chantiers Chibougamau, qui possède l’une des plus imposantes usines de fabrication de bois d’ingénierie au monde.

« Ils nous disent : “ Nous avons une nouvelle infrastructure. Nous la voulons contemporaine et performante pour rencontrer les standards les plus exigeants en matière d’empreinte carbone. Nous avons vu les projets que vous avez faits et nous voulons vous rencontrer. » »

Innovation

Outre sa capacité forestière et son usine de pointe, l’entreprise québécoise tire sa force d’une équipe de 60 ingénieurs spécialisés, réunis au sein de sa filiale de conception, Nordic Structures, à Montréal.

PHOTO DAMIEN LIGIARDI/TARMAC FOURNIE PAR NORDIC STRUCTURES

Nordic Structures développe des structures en bois capables de remplacer les systèmes traditionnels, comme ici, pour la toiture de la patinoire Haendel, à Candiac.

Son rôle ? Développer des structures de bois capables de remplacer les systèmes traditionnels en acier ou en béton, mais aussi plus attrayants, économiques et moins néfastes pour l’environnement.

Près de 3000 projets dans le monde portent la signature de Chantiers Chibougamau, selon M. Verreault. Même l’armée américaine a fait appel à son expertise pour construire des logements militaires en bois massif sur une base militaire en Alabama.

PHOTO JC BUCK FOURNIE PAR NORDIC STRUCTURES

Au moment de sa construction, le projet Platte 15 était le premier bâtiment utilisant du bois lamellé-croisé dans la ville de Denver, au Colorado.

Ironiquement, Frédéric Verreault dit faire face à une plus grande résistance de la part des donneurs d’ouvrage québécois. Le Québec ne représente plus que le tiers du volume annuel de ses projets, alors qu’il constituait son marché principal il y a 10 ans.

Convaincre

« Il y a un réflexe au Québec où on rejette le bois pour des raisons qui nous semblent discutables », affirme-t-il.

PHOTO STÉPHANE BRÜGGER FOURNIE PAR NORDIC STRUCTURES

La construction d’écoles en bois massif fait partie des infrastructures publiques réalisées par Nordic Structures, comme ici pour l’École Saint-Frontières à Saint-Jérôme.

« Nous avons connu des succès au fil des ans dans les infrastructures publiques, comme la construction d’écoles et de maisons des aînés en bois massif. Ce sont là les retombées des politiques gouvernementales au Québec au cours des 15 dernières années », tient-il d’abord à souligner.

« Cela dit, tout récemment, notre technologie pour la construction d’une infrastructure-phare, soit un stationnement à étages à Montréal pour le gouvernement du Québec, n’a pas été jugée “ compétente ”. Pourtant, le même matériau a fait ses preuves pour un projet semblable réalisé à Dijon, en France, il y a deux ans. Cela nous laisse perplexes. »

« Nul n’est prophète en son pays, mais nous ne nous en plaignons pas », dit-il.

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