C’est en visitant différents établissements scolaires au Danemark que Pierre Thibault a eu l’idée de fonder le Lab-École. Piloté avec Ricardo Larrivée et Pierre Lavoie, le projet dévoilait son rapport en 2019. Ce dernier cible trois pôles de développement pour les écoles primaires : coopérer, manger et bouger. Sous cette loupe, les lieux doivent être repensés en fonction de leurs capacités à développer de saines habitudes de vie, de nouvelles façons d’apprendre et d’être en relation.

Une quarantaine d’écoles québécoises ont soumis leur candidature pour que leur établissement soit rénové ou reconstruit dans le cadre du Lab-École. En priorisant les milieux défavorisés, six ont été retenues. Chacune a formé un comité composé d’enseignants, de parents, de membres de la communauté et d’élus qui ont ciblé les approches les mieux adaptées à la réalité du milieu. Quatre écoles ont été bâties à ce jour et font l’objet d’une étude commune entre plusieurs universités afin de mesurer leur valeur ajoutée par rapport aux milieux d’enseignement traditionnels.

Les écoles ne peuvent pas se contenter d’être belles, elles doivent être bonnes.

Pierre Thibault, architecte et président du Lab-École

  • Coup d’œil à l’intérieur de l’école primaire Stadacona dans le quartier Limoilou, à Québec, où des espaces de lecture dotés de niches intimes ont été prévus à différents endroits.

    PHOTO FRÉDÉRIC MATTE, ARCHIVES LE SOLEIL

    Coup d’œil à l’intérieur de l’école primaire Stadacona dans le quartier Limoilou, à Québec, où des espaces de lecture dotés de niches intimes ont été prévus à différents endroits.

  • L’école Stadacona, première création du Lac-École, compte un bâtiment de quatre étages et l’autre de deux étages sur le toit duquel ont été aménagés différents espaces récréatifs.

    PHOTO FRÉDÉRIC MATTE, ARCHIVES LE SOLEIL

    L’école Stadacona, première création du Lac-École, compte un bâtiment de quatre étages et l’autre de deux étages sur le toit duquel ont été aménagés différents espaces récréatifs.

  • Une cour bonifiée par un potager à l’école Stadacona

    PHOTO FRÉDÉRIC MATTE, ARCHIVES LE SOLEIL

    Une cour bonifiée par un potager à l’école Stadacona

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La première création du Lab-École voyait le jour en 2022. Conçue par l’architecte Jérôme Lapierre en collaboration avec le Lab-École et réalisée par ABCP architecture, l’école Stadacona, dans le quartier Limoilou, à Québec, s’étire sur quatre niveaux plutôt que les deux normalement alloués aux écoles primaires. Implantée en milieu urbain, elle s’adapte à son site. Des espaces récréatifs sont aménagés sur ses toits. À l’intérieur, on y trouve une cuisine où les enfants peuvent peaufiner leurs calculs tout en préparant un plat, des gradins et des niches où se rassembler, de larges fenêtres et une cour paysagée bonifiée par un potager.

PHOTO FRÉDÉRIC MATTE, ARCHIVES LE SOLEIL

L’école Stadacona, première création du Lac-École, compte un bâtiment de quatre étages et l’autre de deux étages sur le toit duquel ont été aménagés différents espaces récréatifs.

Aucun budget, ou très peu, est normalement consacré à l’aménagement des cours d’école. Le Lab-École leur accorde une place importante et en fait aussi des lieux d’apprentissage. Alors que les écoles primaires disposent habituellement de neuf mètres carrés par élève, l’organisme en consacre un de plus à chacun de ses piliers (collaborer, bouger, manger) et obtient ainsi 12 mètres par tête qu’il voue aux espaces collectifs.

Un modèle en évolution

PHOTO FRÉDÉRIC MATTE, ARCHIVES LE SOLEIL

Une cour bonifiée par un potager à l’école Stadacona

« On a laissé nos écoles se dégrader pendant des décennies, sans compter qu’elles sont en nombre insuffisant pour accueillir la quantité d’élèves à desservir. On se retrouve présentement en situation de rattrapage. La tâche est colossale, mais offre un prétexte à la redéfinition des modes d’enseignement, estime Pierre Thibault. Le portrait de l’élève qui absorbe les enseignements en mode passif est désuet. L’enfant statique peut devenir un élève actif et, dans cette redéfinition de statut, les lieux sont un facteur déterminant. »

PHOTO TIRÉE DU SITE DE PELLETIER DE FONTENAY

Vue aérienne de l’école du Zénith, à Shefford

Un enfant heureux est un enfant qui apprend mieux, ajoute-t-il en invitant à regarder le portrait dans sa globalité. « On construit des écoles pour 100 ans. Combien d’élèves et de professeurs passeront dans ces établissements ? Il y a tout un aspect préventif dans le fait de former des citoyens éclairés et de les accompagner dans le développement de saines habitudes de vie. On bâtit pour les sociétés à venir. »

Bien pensés, certains espaces peuvent être mis au service de la communauté. À Maskinongé, une somme de 1 million de dollars a été débloquée par la Ville pour aménager un gymnase dans l’école, qui est également utilisé par l’ensemble des citoyens. « Pour continuer à innover, on ne peut se contenter de répliquer les mêmes formules d’un lieu à l’autre. Il faut être créatif, branché sur son environnement, en évolution, en concertation. À défaut de développer des écoles parfaites, on obtient des écoles améliorées et des modèles à parfaire. »

Consultez le site du Lab-École

À lire la semaine prochaine : l’école L’Étincelle de Chicoutimi

Le Lab-École au Québec

RENDU 3D TIRÉ DU SITE DU LAB-ÉCOLE

Mon école buissonnière, à Rimouski, devrait accueillir des élèves à la rentrée 2024.

Projets réalisés

  • École Stadacona, Québec (Jérôme Lapierre Architecte)
  • École du Zénith, Shefford (Pelletier de Fontenay + Leclerc architectes)
  • L’Étincelle, Chicoutimi (Agence spatiale + Appareil Architecture + BGLA/ARCHITECTURE)
  • École primaire Des Cerisiers, Maskinongé (Paquet-Taillefer + Leclerc architectes)

Projets à venir

  • Automne 2024 :Mon école buissonnière, Rimouski (Lapointe Magne & associés + L’ŒUF)
  • 2025 : Au cœur de la cour, Gatineau (DMA Architectes)

Une première version de cet article comprenait quelques inexactitudes. L'école Stadacona, à Québec, a été conçue par Jérôme Lapierre Architecte en collaboration avec le Lab-École, et réalisée par ABCP architecture. Quant au projet de Lab-École Au coeur de la cour, à Gatineau, sa réalisaiton est prévue en 2025 et non pas en 2024. Nos excuse.