Des propriétaires nous ouvrent les portes de leur demeure d’exception, offerte sur le marché de la revente.

Marie-Claude Pagé et Stephan Vincent ont passé neuf ans à redonner son lustre d’autrefois à une maison patrimoniale du Vieux-Sherbrooke. Au coin des rues du Dominion et Victoria, la résidence construite en 1906 ne passe pas inaperçue.

Avec son stationnement en demi-cercle, ses deux cheminées de briques, ses nombreuses fenêtres à carreaux et ses galeries de bois, la maison rappelle que l’époque industrielle a été faste pour la ville de Sherbrooke.

C’est la grandeur des pièces qui a séduit il y a près de 10 ans Marie-Claude Pagé et Stephan Vincent. La famille recomposée avait besoin d’espace. « On voulait une maison où chacun peut avoir sa bulle », raconte la propriétaire.

La maison comprenant deux salons, cinq chambres et un bureau, personne ne s’est jamais pilé sur les pieds. « Il y avait beaucoup de rénovations à faire, se souvient M. Vincent. Mais on n’avait pas besoin d’abattre de murs ou de changer les divisions. C’était un gros plus. »

Le couple voulait rendre la maison plus contemporaine sans dénaturer son style ni son histoire. Pour ce faire, les murs en plâtre ont d’abord été refaits. Puis, du marbre vieilli a été installé dans le hall d’entrée afin d’accentuer le look d’époque.

De part et d’autre de l’entrée se trouve un salon. Avec son plafond de 10 pieds où des poutres de bois sont apparentes et le manteau de foyer aux détails sculptés, l’endroit a sans doute servi dans le passé à recevoir de nombreux dignitaires. La salle à manger permet d’ailleurs de loger une tablée de 12 personnes.

Pour recevoir les invités et pour prendre soin des enfants, les premiers propriétaires hébergeaient sans doute une gouvernante. Un escalier de service relie la cuisine à l’étage.

Les gens sont perdus quand ils visitent le deuxième. Les pièces sont disposées en forme de huit. De sorte que la bonne n’avait pas accès à la chambre des maîtres.

Marie-Claude Pagé, copropriétaire

La chambre principale était si grande que Marie-Claude Pagé et Stephan Vincent l’ont scindée pour créer une garde-robe et un espace maquillage. Ils ont aussi refait la salle de bains adjacente. Deux autres chambres, un bureau et une autre salle de bains se situent également au deuxième.

Une longue histoire

PHOTO FOURNIE PAR LES PROPRIÉTAIRES

La maison de la rue Victoria a été rénovée et agrandie en 1947. Les propriétaires ont conservé les plans originaux des travaux.

Bien qu’ils aient reçu lors de l’achat un document relatant l’historique de tous les propriétaires, Marie-Claude Pagé et Stephan Vincent ne savent pas qui a fait construire la maison de la rue Victoria. Le document commence avec la mention « Act of Convenience » pour la modique somme de 600 $.

Le couple sait toutefois qu’un des anciens occupants, Jan Pick, était un habitué de la chasse au faisan dans l’île de la Providence, au sud du lac Memphrémagog.

PHOTO FOURNIE PAR LES PROPRIÉTAIRES

Au troisième étage, la clé utilisée par Jan Pick pour verrouiller la pièce est toujours dans la serrure. L’ancien propriétaire a été l’un des fondateurs du club de chasse privé de l’île de la Providence.

Il entreposait ses fusils dans l’une des deux chambres du troisième étage. Il suspendait le gibier sur le balcon du deuxième. On a toujours le porte-clés qu’il utilisait pour verrouiller la pièce.

Stephan Vincent, copropriétaire

Avec les deux chambres reliées par une garde-robe de cèdre, au troisième, le couple n’a jamais senti le besoin de terminer le sous-sol. Le plancher de béton, les murs de pierres et l’immense aire ouverte offrent de nombreuses possibilités.

Cour de rêve

PHOTO FOURNIE PAR TANYA CLOUTIER, RE/MAX

Mme Pagé et M. Vincent aiment recevoir. Ils se sont dotés d’une cuisine extérieure tout équipée pour le faire.

Presque toute sa carrière, Stephan Vincent a travaillé comme architecte paysager. Il a créé dans la cour arrière de sa maison son projet de rêve. « On s’est gâtés », avoue-t-il.

Le balcon couvert donne accès à une cuisine extérieure. Derrière le comptoir, on trouve un lavabo et deux barbecues : le premier est au charbon et le deuxième, au gaz. Plus loin, un très grand lit est posé près d’un bassin à quatre chutes. La cour orientée à l’est possède aussi un coin repas, un foyer et un potager.

Ces aménagements ainsi que la réparation du drain français, la réfection du toit en acier, le sablage des planchers, la rénovation de la cuisine et des salles de bains ont coûté cher au fil des ans. Pourtant, l’évaluation municipale n’a presque pas changé depuis 10 ans.

« C’est pratique, les taxes sont basses », observe Mme Pagé.

Le couple s’est basé sur les transactions récentes dans le quartier pour fixer le prix de vente. Il attend maintenant la famille qui viendra ajouter son nom à l’histoire de la maison de la rue Victoria.

Consultez la fiche de la propriété

La propriété en bref

Prix demandé : 1 165 000 $

Évaluation municipale : 447 400 $

Année de construction : 1906

Superficie du bâtiment principal : 296 m²

Superficie du terrain : 1619 m²

Impôt foncier : 4925 $

Taxe scolaire : 399 $

Courtière : Tanya Cloutier, RE/MAX