Des propriétaires nous ouvrent les portes de leur demeure d’exception, offerte sur le marché de la revente.

Coiffée d’un toit imposant qui lui confère un port altier, cette grande maison toute grise de la rue Main, à Hudson, s’accommode plutôt bien de la grisaille d’automne. Sombres nuages et arbres qui se dénudent ne lui font pas un pli. Frondeuse, sa porte rouge semble même nous lancer une invitation. C’est gentil, on arrive !

Voilà, on y est, dans cette maison qui n’a pas toujours été aussi grande, mais a toujours été grise. C’est ce qu’on apprend en visitant les lieux avec Michel Marchand. Sa conjointe, Marie-José Décarie, s’est installée dans cette maison au début des années 1980. Il est arrivé quelques années plus tard. Sous la gouverne de ces deux artistes – lui le dessin et la sculpture, elle la photo d’art –, la maison originellement bâtie en 1949 a subi de grandes transformations. Parmi celles-ci, deux agrandissements qui ont doublé sa superficie. Ces ajouts ont été faits avec le goût du beau, du bon et, de toute évidence, un grand amour pour l’art.

Les passions et l’originalité des maîtres des lieux se révèlent d’ailleurs en différents endroits dans la propriété, sans ostentation toutefois. Outre dans leurs propres œuvres et celles de leurs collections, on les observe dans ces petits détails qui contribuent à la personnalité de la maison. Elles apparaissent dans ces volets de bois troués, inspirés du travail de l’architecte et designer Jean Prouvé, en rappel dans ces ronds noirs sur la marche blanche du palier, dans cette lucarne qui donne vue non pas dehors, mais dans l’atelier, dans ce bain en bois, dans ce petit pavillon au fond du jardin, et tutti quanti.

L’améliorer sans la dénaturer

Agrandir et redéfinir l’espace, améliorer le confort d’une maison d’un certain âge sans en dénaturer le style d’origine est un défi en matière de rénovations.

Ici, la chaleur et la patine de l’ancien s’harmonisent avec bonheur aux éléments plus contemporains.

Bien qu’il soit fier des travaux effectués, M. Marchand admet sans détour que la maison était déjà « très belle avant ». Il aimait particulièrement le grand toit de cèdre, « magnifique », précise-t-il, qu’il entretenait à l’aide d’une nacelle. Mais voilà, est venu un moment où le toit de cèdre avait fait son temps. L’entretien ne suffisant plus, les propriétaires ont opté il y a une dizaine d’années pour un toit de tôle, qui est beau quand même, nécessite peu ou pas d’entretien, et est bon pour longtemps.

C’est à peu près à ce moment-là que le couple a ajouté, au bout de la maison, un garage double surmonté d’un grand loft-atelier, avec un plafond de 14 pieds de hauteur. Un endroit de rêve pour tout artiste ! Cette nouvelle aile s’ajoutait à celle qui avait poussé à l’autre extrémité de la maison, plusieurs années auparavant. Ces premiers travaux d’envergure avaient pour leur part ajouté un sous-sol, un salon avec verrière au rez-de-chaussée, ainsi qu’une grande chambre principale, à l’étage.

Pièces polyvalentes

Plusieurs pièces de cette maison ont eu des fonctions différentes au cours des années. « La cuisine a changé de place quelques fois en 30 ans », se souvient M. Marchand. Elle était là, puis là, et enfin là où elle est aujourd’hui, avec son grand îlot et ses éléments pratiques. La cuisine d’origine, plutôt menue comme ça se faisait à l’époque, est devenue une sorte de « pantry », comme on dit en mauvais français. En clair, c’est maintenant une pièce qui combine principalement une salle de lavage et une réserve alimentaire. La salle à manger a elle aussi joué à la chaise musicale. Il fut un temps, assez long, où elle se trouvait dans ce qui est aujourd’hui le salon, signale M. Marchand.

La maison dispose de quatre chambres et de trois salles de bains, ainsi que de deux escaliers qui mènent à l’étage. Le plus ancien conduit à la chambre principale, l’autre, de facture contemporaine et fabriqué par un artisan du coin, finit sa course dans l’atelier. La généreuse fenestration apporte une belle luminosité partout, et permet de profiter de la vue sur le terrain et sur son abondante végétation.

Le terrain, ô joie !

PHOTO FOURNIE PAR ENGEL & VÖLKERS

Le terrain de plus de 35 000 pieds carrés, ici photographié en été, ne manque pas de verdure.

Si la vie à l’intérieur de la maison est bien agréable, l’extérieur l’est tout autant, sinon plus pour les propriétaires, fervents admirateurs de la nature. Le grand chêne rouge, les pins majestueux et les autres arbres, dont plusieurs que le couple a lui-même plantés sur le vaste terrain, contribuent à la beauté et à l’intimité de la propriété. « C’est un bois vraiment beau », s’émerveille encore M. Marchand. Les petits animaux sont du même avis. Les marmottes, les lapins (deux sortes, selon M. Marchand) et les oiseaux viennent régulièrement faire leur tour. Le terrain est par ailleurs bien aménagé, avec un étang, un potager et une grande terrasse. Au fond, on trouve aussi un bâtiment qui servait d’atelier de photo.

Hudson est situé à une soixantaine de kilomètres de Montréal, dans le comté de Vaudreuil-Soulanges, en Montérégie. Bordé au nord par le lac des Deux Montagnes, l’endroit est bucolique, avec une verdure luxuriante. La ville, qui fait plus penser à un village, est sympathique avec ses petits cafés, restaurants et activités artistiques. M. Marchand et Mme Décarie ont bien profité de leur maison et de la région, mais la vie fait en sorte qu’ils doivent maintenant s’établir à Montréal. La grande maison grise de la rue Main fera le bonheur de quelqu’un d’autre.

Consultez la fiche de la propriété

La propriété en bref

Prix demandé : 1 799 000 $

Évaluation municipale : 871 600 $

Année de construction : 1949

Description : grande maison sise sur un terrain de plus de 35 000 pieds carrés, à Hudson. Le terrain bien paysagé est fourni en arbres matures. Rénovée, avec deux agrandissements. Garage double chauffé, loft/atelier à l’étage.

Pièces : 4 chambres à coucher, 3 salles de bains, sauna au sous-sol

Impôt foncier : 6807 $

Taxe scolaire : 814 $

Courtière : Rochelle Cantor, Engel & Völkers Montréal