Après l’acquisition officielle d’un terrain à Lachine l’an dernier, le projet de cohabitat de Village Urbain dévoile certaines modalités et les prix de départ de ses logements, pour lesquels les réservations s’ouvriront à la fin du mois.

Rappelons que le cohabitat consiste en des ensembles résidentiels où chaque foyer est propriétaire (ou locataire) d’un logement privé abordable et minimaliste, tout en jouissant d’un éventail de ressources gérées et mises en commun, par exemple des salles collectives. Un tel projet, inédit à Montréal, est mené depuis plusieurs années par l’OBNL Village Urbain, qui s’apprête à le concrétiser finalement sur les rives de Lachine.

Les réservations pour l’acquisition des logements seront ouvertes dans les prochaines semaines, après l’exposition du mécanisme d’achat et la confirmation de la date de mise en marché lors d’une conférence en ligne. Une fois la sélection des aspirants cohabitants établie, la première pelletée de terre est prévue en juillet, pour un chantier qui devrait s’achever vers la fin de 2024.

Les espaces communs, représentant au total 5000 pi⁠2, ont déjà été déterminés : on trouvera ainsi une cuisine collective, une buanderie, une salle de jeux, un atelier, une chambre d’invités, une grande salle polyvalente pour les repas ou d’autres activités, un espace de quiétude pour le travail ou la lecture, ainsi qu’une zone dont la vocation sera fixée par les futurs cohabitants. La moitié des toits pourra être aménagée en potagers et espaces verts.

Abordabilité durable

Pas moins de 58 appartements sont prévus dans le cadre du projet, à savoir 19 logements d’une chambre, 23 dotés de deux chambres, 8 avec trois chambres et enfin 8 de quatre chambres. Les prix de départ respectifs annoncés pour chaque type de logement sont fixés à 338 027 $, 439 205 $, 548 431 $ et 647 309 $ (taxes incluses), avec électroménagers et casiers.

ILLUSTRATION FOURNIE PAR SID LEE ARCHITECTURE

Les 58 appartements du projet de cohabitat à Lachine seront mis en marché incessamment.

En outre, un quart des logements seront destinés à la location. Pour maintenir les tarifs en dessous du marché alors que l’inflation provoque le gonflement des coûts de construction, l’OBNL a dû actionner plusieurs mécanismes.

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

Estelle Le Roux Joky, cofondatrice de Village Urbain, photographiée en juin 2022 devant le terrain acquis par l’OBNL pour son projet de cohabitat à Lachine

On n’est pas des magiciens, mais on vend les logements au prix coûtant, Village Urbain ne fait aucun profit sur ces ventes, ce qui permet de les avoir moins chers, à qualité de construction égale, que leur équivalent à Lachine.

Estelle Le Roux Joky, cofondatrice et directrice générale de Village Urbain

« Aussi, on demande 5 % de dépôt pour la réservation du logement, au lieu de 20 % habituellement », souligne Estelle Le Roux Joky, qui se réjouit de pouvoir proposer des logements de quatre chambres, devenus une denrée rarissime dans le bâti neuf pour ce secteur. À noter que les logements seront légèrement plus exigus qu’en moyenne, et qu’un système de cloisons amovibles a été prévu par les architectes, pour diviser ou fusionner des pièces.

L’OBNL pointe par ailleurs que l’abordabilité ne niche pas simplement dans le prix d’achat initial, mais s’incarne aussi dans une dimension durable, au fil des ans, entre autres grâce au mode de vie en cohabitat.

Le fait de partager des équipements, des autos, des outils, de s’échanger des services comme du tutorat, du gardiennage, des vêtements pour les enfants fait que beaucoup de dépenses associées au logement de façon générale sont moindres que dans un mode de vie traditionnel.

Estelle Le Roux Joky, cofondatrice et directrice générale de Village Urbain

En marge, des économies d’échelle pourraient être réalisées grâce à l’éventuel regroupement de demandes d’hypothèque, des frais notariés, des requêtes auprès de programmes municipaux ou la collectivisation des achats courants (épicerie, internet, etc.). Enfin, les cohabitants seront appelés à s’impliquer dans la gestion des lieux, ce qui devrait réduire le recours aux professionnels pour l’entretien et, par le fait même, les charges de copropriété.

Les horizons futurs sont également considérés, puisqu’une limitation du prix à la revente sera imposée, et les augmentations de loyer seront contrôlées. « Les mécanismes sont prévus pour que les logements soient les plus abordables possibles et surtout qu’ils le restent dans le temps », conclut la directrice générale.

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