Une maison hors des sentiers battus

Sous son écorce de bois brûlé, le Chalet du Marin abrite des pièces pavées de roches. L’équipe de La Shed a revisité l’œuvre de l’architecte moderniste québécois Roger D’Astous pour ce lieu rassembleur, bâti sur une péninsule des Laurentides où intérieur et extérieur se confondent avec naturel.

La maison s’inscrit dans une forêt de pruches centenaires au bord du lac des Îles, au cœur des Laurentides. C’est dans cette région, où il a passé ses vacances d’enfance, que le propriétaire montréalais a choisi de venir se ressourcer les fins de semaine, en compagnie de ses amis, en y acquérant un vaste terrain avec un chalet bâti dans les années 1950. S’il ne reste rien de celui-ci, trop vétuste et modeste pour y séjourner été comme hiver, les architectes y ont trouvé quelques idées dont ils ont fait bénéficier la nouvelle construction.

Des miroirs masquent l’entrée du Chalet du Marin, où la neige semble s’être invitée en ce jour d’hiver. Cette astuce parmi d’autres permet de leurrer les visiteurs ou, plus précisément, d’intégrer au mieux ce récent projet des architectes de La Shed à son environnement naturel extraordinaire.

Style néo-rustique

Les codes typiques des chalets de la région ont nourri le projet. De même que ceux, plus singuliers, hérités de l’architecte moderniste Roger D’Astous, dont l’empreinte se retrouve dans le coin de l’Estérel, à un jet de pierre de là.

Cette intention s’est traduite par des lignes et des matières qui donnent un cachet rustique, mais aussi indubitablement contemporain, à la maison.

Pour s’assurer que le nouveau chalet respecterait au mieux le terrain situé sur une péninsule, un ingénieur forestier est venu l’étudier rigoureusement. Ce sont ses boisages et reliefs qui ont, pour l’essentiel, guidé l’approche de La Shed. Une articulation de la maison en deux volumes a ainsi permis de conserver les massifs d’arbres en bonne santé tout en offrant différents points de vue au propriétaire et à ses hôtes.

Œuvre monumentale

Un bloc central, invisible de l’extérieur grâce à un effet de trompe-l’œil obtenu à l’aide de miroirs, permet de connecter les pièces de vie aux chambres. Deux constructions monumentales bardées de bois brûlé, en écho au paysage, s’ouvrent sur un intérieur aux sols et aux murs d’ardoises dont la surface irrégulière fait entrer la nature de plain-pied dans la maison.

Le comptoir de la cuisine en pierre à savon non traitée vise, lui aussi, à troubler les repères.

La lumière abondante, amenée grâce à de grandes fenêtres et aux longues pentes de toit pointées vers l’entrée, offre d’intéressants jeux de clairs-obscurs, un peu comme ceux que l’on peut observer en forêt avec la canopée et les tapis de feuilles, de mousses et de roches. Un grand foyer rassembleur, placé dans la maçonnerie entre la cuisine et le salon, apporte également des notes chaleureuses au décor. Cet élément central de la maison, voulue conviviale, est signalé dès son approche grâce à une colonne d’ardoises semblables à celles que l’on retrouve à l’intérieur.

À la source

C’est ce même souci du contraste qui est à l’origine de l’un des coins les plus zen de la maison. Un petit jardin intérieur a été aménagé près des chambres des invités au rez-de-chaussée qui peuvent, grâce à un dortoir, accueillir 10 personnes. Des plantes attendent d’y prendre un bain au moyen d’une douche installée à leur intention. « Cet espace contemplatif permet de s’isoler pour s’occuper des plantes ou lire au calme », précise l’architecte.

Chaque chambre dispose ici naturellement d’un balcon pour profiter en tout temps du paysage tranquillement. Un sauna a également été prévu à l’étage pour repartir régénéré de cet endroit idyllique. L’invitation peut difficilement se décliner.

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