Quand Véronique et Danny ont contacté un fabricant pour obtenir des pièces en vue de construire eux-mêmes leur sauna, le préposé a tenté de les dissuader de s’engager dans un tel projet.

Ils ne l’ont pas écouté, et cela n’a pas empêché qu’un charmant sauna en forme de barrique, parfaitement fonctionnel, trône aujourd’hui dans leur cour à Montréal. Et même s’ils ont commis quelques erreurs en route, ils n’ont pas jugé l’expérience si corsée que ça.

« On s’est inspirés d’un article présentant la démarche d’une gang d’amis qui s’étaient construit un sauna dans le bois. Ça n’avait pas l’air très compliqué. Géométriquement, c’est plutôt simple, mais il faut quand même machiner le bois pour courber les morceaux et qu’ils s’emboîtent les uns dans les autres », explique Véronique Lamontagne, qui s’est occupée de dessiner les plans sur un logiciel 3D, tandis que son conjoint Danny a joué de la scie.

C’est en 2020 que le couple a songé à fabriquer un sauna, envisageant de le placer dans son sous-sol, ce dernier devant être rénové. Faute d’espace, et faute de temps (ils avaient hâte d’avoir leur sauna, et les travaux du sous-sol s’annonçaient très longs), Véronique et Danny ont opté pour un aménagement dans leur cour.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

En hiver, il faut se hâter de rejoindre le tonneau chaud !

Côté matériel, ils ont acquis de simples planches en cèdre (bois résistant à l’humidité) auprès du Home Depot du coin. Pour le chauffage, c’est sur un site de petites annonces en ligne qu’ils ont trouvé leur unité électrique. Les éléments un peu plus difficiles à dénicher furent les cerceaux métalliques permettant de boucler le tout ; ils ont dû les faire venir des États-Unis.

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Le défi a été de courber les planches et de les emboîter.

Côté outils, Danny s’est servi de la panoplie courante, à savoir un marteau, des scies, etc. Le seul élément particulier fut une toupie à bois, nécessaire pour courber les planches. « Dans l’article que j’avais lu, ils avaient brûlé leur première toupie… et il nous est arrivé la même chose, en 24 heures ! On s’en est procuré une autre plus puissante et mieux adaptée. Ça prend un peu de temps et d’essais-erreurs, mais ce n’est pas difficile, une fois qu’on a compris la technique », indique Véronique, qui a magasiné ces deux toupies d’occasion.

Il faut toutefois être assez manuel, ce qui est le cas de Danny, qui a travaillé plusieurs années en rénovation et qui est donc à l’aise avec les outils plus puissants. Combien de temps pour monter ce sauna ? Le couple a pris tout son temps, avec de longues pauses, sur un an.

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Véronique Lamontagne peut aujourd’hui apprécier la chaleur de son sauna.

Le plus long a été de faire les plans et d’usiner le bois. L’assemblage s’est fait en quelques heures. Mais quelqu’un qui a un plan et le matériel sous la main pourrait le faire d’un coup en une semaine.

Véronique Lamontagne

Aujourd’hui, ils l’utilisent environ deux fois par semaine. Véronique souligne que le côté artisanal ne permettant pas d’obtenir une étanchéité parfaite, surtout que le bois travaille par la suite, ils ont ajouté une couche imperméable pour sceller le tout.

Et côté budget ? Pour un tonneau de 6 pieds de long, avec un vestibule de 2 pieds, la facture s’est fixée aux alentours de 2500 $. « On n’aurait pas pu avoir quelque chose de comparable, déjà tout fait, pour le même prix, précisent-ils. Et le faire soi-même, oui, il peut y avoir des imprévus, mais c’est le fun ! »