Pourquoi en parler ?
Le 25 octobre 2023, le bistrot La Fabrique a eu 15 ans. L’anniversaire n’a pas été souligné, pour une bonne raison : Stéphanie Labelle, copropriétaire du restaurant avec son conjoint, le chef Jean-Baptiste Marchand, était occupée par une tout autre naissance, celle de leur deuxième enfant. Mais ce n’est pas la raison pour laquelle j’ai choisi cette institution de la rue Saint-Denis : c’est simplement qu’il s’agit à mes yeux d’une des meilleures tables montréalaises où bruncher. Et comme je n’avais pas plongé ma fourchette dans une de leurs assiettes gourmandes depuis longtemps, l’occasion était là !
Qui sont-ils ?
La Fabrique, c’est l’affaire depuis toujours du couple Labelle-Marchand. La première est en salle (pas ces temps-ci, comme elle est en congé de maternité), le deuxième, en cuisine. Depuis 15 ans, ils travaillent d’arrache-pied, assez loin du feu des projecteurs. D’abord, dans un petit local de la rue Saint-Denis (aujourd’hui s’y trouve Sushi Momo), où ils ont établi leur réputation côté brunch, mais aussi en soirée, avec leurs assiettes gourmandes et généreuses. À la fin de 2015, le couple ouvrait à côté le restaurant Chambre à part. En 2018, il décidait de ne pas poursuivre ce projet et de déménager La Fabrique dans le superbe local. Bref, aujourd’hui, il y a La Fabrique et, dans un autre local adjacent, La Fabrique Annexe, qui reçoit exclusivement des groupes.
Notre expérience
Le brunch est sans contredit la signature de La Fabrique et compte son lot de fidèles. Le menu change toutes les trois semaines. Le chef y va souvent de variations autour d’un même thème : il y a toujours un pain perdu, un tartare de saumon et de bœuf, un plat végé sur pain naan, etc. Mais les garnitures et les accompagnements changent au gré des saisons et des inspirations.
Je contemple justement la carte du moment en me demandant ce que je vais choisir ce matin. Ce n’est pas le choix qui manque ! Entre le pancake avec purée de pommes, cheddar, œuf mollet et sirop d’érable (tout le sirop provient d’ailleurs de l’érablière familiale des parents de Stéphanie), le pain naan avec son mijoté d’aubergine à la sri-lankaise ou le sandwich de bœuf braisé avec sauce Mornay et marmelade de chou rouge, mon cœur balance. Les compositions semblent toutes plus appétissantes les unes que les autres, avec des touches d’originalité et de l’audace dans l’assemblage des saveurs et des ingrédients. J’aime bien qu’on me sorte du traditionnel bénédictine ! D’ailleurs, m’a confié Stéphanie, il y a 15 ans, le restaurant, qui refusait de servir deux œufs tournés bacon, a connu des réticences avec son concept de brunch trop « spécial » au goût de certains. Puis, le bouche-à-oreille a fait son effet !
Fiston, lui, préfère la simplicité ! Il jette son dévolu sur le pain perdu au caramel, avec un extra bacon épais, svp, sans oublier un petit à-côté de frites (toujours cuites dans le gras de canard, nous apprend notre serveuse, très attentionnée). « C’est excellent ! », commente mon petit critique.
Mon invité et moi préférons sortir des sentiers battus. En entrée, nous faisons la fête à une salade de légumes racines très bien tournée. Carottes nantaises, topinambour, céleri-rave, betteraves sont touillés avec du quinoa et quelques raisins verts pour une touche de fraîcheur. Le tout est surmonté de mozzarella fraîche, et la vinaigrette qui la nappe est goûteuse. Quel est ce petit piquant que je goûte ? Du kimchi maison, m’apprendra le chef. Bien pensé.
Après avoir longtemps tergiversé, nous arrêtons nos choix sur des plats carnivores. Macreuse de bœuf poêlée pour lui et échine de porc grillée pour moi. Visuellement, les assiettes qui se posent devant nous sont superbes. Mon invité trouve par contre que sa galette de pommes de terre aux épices indiennes manque de crunch (trop épaisse) et que les saveurs, bien qu’agréables, auraient pu mieux se marier. De mon côté, le mijoté de haricots romano annoncé ressemble plutôt à une soupe. C’est un peu trop liquide et les haricots sont bien al dente, ce qui rend le plat moins réconfortant. L’assiette compte beaucoup – trop ? – d’éléments, mais les saveurs manquent un peu de punch.
À changer de menu aussi souvent, il est certain que certains plats n’ont peut-être pas le côté achevé de certains classiques de cette table comme les pancakes ou le muffin anglais maison à la canneberge avec son porc effiloché, des incontournables. Lors de ma visite subséquente pour la prise de photos, j’ai goûté avec bonheur à quelques nouvelles créations du menu du moment et tout était délicieux. J’ai été charmée notamment par le sucré-salé du pudding au pain avec purée de chou-fleur, halloumi, ananas grillés et œuf mollet. Pas de doute : il y a de la créativité au cube à La Fabrique !
Dans notre verre
Côté liquide, c’est assez simple. En plus des traditionnels cafés – à commander alcoolisés si le cœur vous en dit –, il y a bien sûr des mimosas (avec jus d’orange ou de pamplemousse), bloody ceasar, spritz, jus d’orange frais ou jus du moment. Quelques cocktails signatures plus créatifs pour le brunch seraient un bon ajout. Pour ceux qui ont cette envie, la carte des vins est bien garnie. Il y a toujours quelques choix de vins rouges ou blancs servis au carafon ou au verre.
Prix
La Fabrique continue d’offrir de bons prix, et des assiettes très généreuses : les plats principaux vont de 14 $ à 25 $ ; les entrées et à-côtés sucrés vous coûteront généralement entre 10 $ et 15 $. Le mimosa est à 8 $ et les vins au verre débutent à 11 $.
Bon à savoir
Il est impératif de réserver votre place pour le brunch, car il est très populaire ! Il y a toujours des choix végés au menu et n’hésitez pas à faire part à la cuisine de vos intolérances ou de vos régimes alimentaires particuliers ; vous serez accommodés à coup sûr. D’ailleurs, les menus partagés en ligne sont toujours à jour. Pour célébrer enfin son 15e anniversaire, La Fabrique propose du 12 au 23 mars (en soirée) un « menu nostalgie » où des plats ressortis des archives seront offerts au prix de l’époque !
Info
Les brunchs sont servis du vendredi au dimanche, de 10 h à 14 h 30. Ouvert en soirée, du mardi au samedi, dès 17 h 30.
3619, rue Saint-Denis, Montréal
Consultez le site du bistrot La Fabrique