Pourquoi en parler ?
Des buvettes, ce n’est pas ce qui manque à Montréal. Le concept fait mouche, même si les variations autour du thème sont multiples. Il y a les buvettes plus raffinées à l’offre gourmande développée, d’autres à l’approche plutôt décontractée, du style verre et bouchée. C’est le cas de Buvette Pompette, adoptée par les gens du quartier Petite-Patrie dès son ouverture en décembre 2022, grâce notamment à cet atout de taille : on y mange et y boit à prix fort raisonnable.
Qui sont-ils ?
Federico Rivas n’est pas nouveau dans le monde de l’hospitalité : il est le cofondateur de Chez Baptiste, bars de quartier (Mont-Royal et Masson). Il est aussi dans l’équipe de Ward & Associés, agence de vin, et aussi partenaire chez vinvinvin. Né d’un père espagnol et d’une mère rosemontoise, il propose avec Buvette Pompette son projet le plus personnel d’influence ibérique, tant dans l’assiette que dans le verre. David Ward (de Ward & Associés), la sommelière Delphine Lehoux-Bernier, Ariane Paradis et Camille Ferland complètent l’équipe de propriétaires.
Notre expérience
Elle a une allure sympathique et décontractée, cette Buvette Pompette. On y met les pieds, on s’y sent à la maison. J’y étais un jeudi soir frisquet, du genre de ceux où l’hiver s’accroche. Mais rien n’y paraît à l’intérieur, dans la salle bondée et chaleureuse de la buvette de la rue Saint-Zotique.
Avant de plonger dans le menu, on fait les choses comme il se doit, en commandant des cocktails à la carte. Ici, classiques et alcools locaux se marient avec les saveurs espagnoles : le Bloody Marie, à base de vodka Pomodora (aromatisée à la tomate et au basilic), est relevé par du pimenton, le paprika espagnol ; on peut se rafraîchir avec un Tinto de verano, spécialité andalousienne composée de vin rouge et de limonade pétillante. De mon côté, je sirote ma coupette de Rubio, qui joue autour de notes amères (Amermelade, Amer Amer, pamplemousse), pendant que mon amie célèbre son anniversaire avec une pétillante Pompette impériale – bulles, vodka, fleur de sureau, citron.
Maintenant, plongeons ! Pour accompagner l’apéro, patatas bravas et calmars frits sont de mise. Le premier, plat espagnol typique par excellence, fait honneur à ses origines : des pommes de terre en cubes, frites, nappées de leurs deux sauces : la rouge salsa brava, une sauce tomatée au pimenton, et une blanche de type aïoli. Ça se mange tout seul. Les calmars sont bien croustillants, corrects. La prochaine fois, je leur préférerai peut-être les croquetas de jambon ou le pan con tomate.
Est-ce qu’on est ici en terre de haute gastronomie ? Non. La Buvette Pompette n’a pas ce type d’ambition. On y vient pour manger à bon prix de généreuses portions, sans prétention, dans une ambiance plaisante. Simple, pas compliqué !
Notre pieuvre piri-piri, bien assaisonnée, est un brin caoutchouteuse. La montagne de salade de couscous perlé qui l’accompagne – avec olives Kalamata, tomates séchées, feta – permet d’ajouter un peu de rondeur à l’ensemble, avec sa sauce chimichurri. Les crevettes gambas à l’ail avec leurs rondelles de chorizo sont le plat réconfortant par excellence. Encore là, la portion est généreuse pour le prix, tout comme cette montagne de carottes rôties avec graines de citrouille et labneh au zaatar que nous peinons à terminer. Ce que la cuisine manque en finesse, elle le compense dans ses portions copieuses et ses plats savoureux.
Pas de place pour le dessert ou les fromages ! On termine le tout avec un verre de vin rosé, la panse bien remplie et l’esprit à la fête.
Dans notre verre
Bien que deux des partenaires de Pompette soient derrière les (excellents) vins de Ward & Associés, vous n’y trouverez pas que des importations de cette agence spécialisée en vins nordiques. Au contraire, puisque l’accent est mis sur la péninsule ibérique, des vins d’Espagne, de France et d’Italie sont en vedette, avec par-ci par-là du québécois, de l’allemand ou de l’autrichien. N’hésitez pas à demander conseil ; on vous fera goûter, on vous aiguillera. Le blanc bien tendu d’Osterputz, du vignoble alsacien Soil Therapy, au haut degré de buvabilité, a fait un malheur, tout comme Boombox, un vin italien en macération spontanée, avec juste assez de corps pour accompagner nos plats principaux.
Prix
Les prix sont à l’avenant et les portions, généreuses : 5 $ et 10 $ pour les « petites » portions des patatas bravas et calmars frits, 8 $ pour un pan con tomate, entre 12 $ et 21 $ pour les plats plus consistants. Côté alcool, les cocktails coûtent entre 10 $ et 14 $ et il y a plusieurs options de vins au verre à moins de 15 $.
Bon à savoir
Du dimanche au mardi, la paëlla (de la mer ou de la terre) est au menu chez Pompette, à prix d’ami. La buvette est en action 7 jours sur 7, de 16 h à tard, et les cuisines sont généralement ouvertes jusqu’à minuit, au moins. Réservations possibles avant 18 h, pour les groupes de 6 personnes et plus. Et les enfants sont plus que bienvenus !
414, rue Saint-Zotique Est, Montréal
Consultez le site de Buvette Pompette