Le 17 avril, les agents de représentation en vin recevaient une nouvelle réjouissante. Ils pouvaient enfin commencer à proposer des caisses mixtes à leur clientèle. Depuis, les offres déferlent dans les médias sociaux des agences et les commandes vont bon train.

Au Québec, pour avoir accès aux vins dits en « importation privée », il a toujours fallu acheter à la caisse de six ou de douze bouteilles d’un même produit. Le Regroupement des agences spécialisées dans la promotion des importations privées des alcools et des vins (RASPIPAV) négocie avec la SAQ depuis des années pour avoir le droit de vendre des caisses mixtes (dites panachées), très attrayantes pour une clientèle avide de découvertes. Aujourd’hui, le Regroupement remercie la société d'État, son partenaire d’affaires.

« C’est avant tout une opportunité d’offrir un meilleur service aux consommateurs. Cette demande existe auprès de notre clientèle », explique Pierre Birlichi, vice-président et responsable des communications du RASPIPAV, aussi propriétaire de l’agence Raisonnance.

Il aura fallu la crise de la COVID pour faire débloquer ce dossier. La SAQ se réserve toutefois le droit de mettre fin au programme de caisses panachées à tout moment, peut-on lire dans le document reçu par les agences. « Maintenant, c’est notre responsabilité de montrer que ça fonctionne », lance M.  Birlichi.

Rappelons que le gros des vins en commande privée est normalement vendu aux restaurants et aux bars. Ces derniers étant pour la plupart fermés depuis la mi-mars — plusieurs restaurants proposent du vin pour emporter, mais nous sommes très loin des volumes habituels — les agences ont dû se tourner vers les particuliers pour faire circuler leurs produits. « La réponse est phénoménale », nous avoue Linda Bouchard, agente d’information à la SAQ.

Mais Monsieur et Madame Tout-le-Monde ne veulent pas toujours acheter six ou douze bouteilles du même vin. Le programme de caisses panachées permettra de découvrir deux vins dans une caisse de six et jusqu’à quatre dans une caisse de douze. Un minimum de trois bouteilles par vin (choisi par l’agence) est imposé. L’agent (e) doit faire connaître d’avance le contenu de ses caisses au monopole d’État. Ensuite, il ou elle doit aller chercher les vins dans un des points de service SAQ, refaire les caisses et les livrer dans un délai assez serré après la prise de possession.

« Ce n’est pas parfait comme système, la procédure est un peu lourde, mais c’est une très belle ouverture de la part de la SAQ, concède Martin Landry, de l’agence Wino. Chez Oenopole, Theo Diamantis envisage de bien s’amuser et de monter des caisses thématiques qui permettront à l’agence de se démarquer.

Le programme a un beau potentiel : caisses « choix du sommelier untel », caisses rigolotes (on pense à la proposition de magnums nommée « Occupation double » par l’agence Bacchus76), caisses régionales (La Française, L’Italienne, L’Espagnole de l’agence Maître de chai, par exemple), etc.

PHOTO TIRÉE DU COMPTE INSTAGRAM @BACCHUS76_VINI

Une des caisses mixtes proposées par l’agence Bacchus76

Mais il ne faut pas se leurrer. Les vins les plus courus, qui se sont toujours bien vendus en caisses complètes, ne se rendront pas souvent dans les panachées. Et à l’inverse, on pourrait plutôt y trouver certains vins dont les agences arrivent moins bien à se départir. Mieux vaut faire affaire avec les agences auxquelles on fait déjà confiance et bien se renseigner sur les produits proposés.

Comment trouver les agences et les offres de caisses panachées ?

On peut d’abord consulter le site du RASPIPAV, puis regarder les comptes Instagram de chacune des agences d’intérêt : http://www.raspipav.com/index.php

Une liste (non exhaustive) d’agences non membres du RASPIPAV se trouve aussi à la fin de cet article : https://www.lapresse.ca/gourmand/alcools/202003/25/01-5266394-alcools-locaux-et-commandes-privees.php