(Montréal) La détérioration de la situation épidémiologique en Alberta devrait faire réfléchir les Canadiens qui s’apprêtent à voter au scrutin fédéral, a plaidé Justin Trudeau, en prévenant que son rival Erin O’Toole pourrait emmener le pays dans la même direction.

En conférence de presse à Montréal, jeudi, le chef libéral s’est dit préoccupé par la hausse du nombre de cas de COVID-19 en sol albertain, où le premier ministre Jason Kenney a été contraint de faire volte-face en annonçant l’instauration prochaine d’un passeport vaccinal et de mesures de restriction dont il n’avait jamais voulu auparavant.

Entouré de plusieurs de ses candidats québécois, Justin Trudeau a assuré que le gouvernement fédéral serait là pour venir en aide à la province, qui a rapporté 1609 nouveaux cas et 24 décès en l’espace de 24 heures, au besoin. Puis, il a adopté une approche un peu plus partisane, en soulignant la proximité entre Jason Kenney et le chef conservateur Erin O’Toole.

Car celui-ci accepte au sein de son équipe de candidats une « aile antivax » qui continue selon lui à propager la « désinformation » au sujet des vaccins, en plus de ne pas contraindre ses porte-bannière à relever leurs manches pour se faire vacciner contre la COVID-19, s’est désolé le chef du Parti libéral en répondant aux questions des journalistes, à quelques jours du scrutin de lundi prochain.

Il n’a identifié personne, mais au cours des derniers jours, au moins deux candidats, Ted Falk et Rosemary Falk, deux députés sortants de l’Ouest du pays, ont fait des déclarations qui vont à l’encontre de la science et des vaccins. Et au détour d’une réponse sur les espoirs de majorité qu’il entretient, Justin Trudeau en a profité pour plaider qu’élire des députés libéraux, dans cette région du Canada, serait bénéfique.

« Ça ferait du bien d’avoir des voix libérales [dans l’Ouest] », a-t-il argué.

Le chef libéral a justifié le fait qu’il n’avait pas voulu invoquer la Loi sur les mesures d’urgence ou imposer un passeport vaccinal national – des outils qui auraient pu éviter que la situation ne se détériore en Alberta – en affirmant que malgré « ce que certains pensent », il « respecte profondément les champs de compétence des provinces », et que les outils du fédéral sont somme toute « assez limités ».

Puis, il y est allé de cette pique : la présente campagne électorale est fédérale ; les élections provinciales s’en viennent.

Mercredi, en conférence de presse, Jason Kenney a présenté ses excuses à ses concitoyens, reconnaissant que le déconfinement avait été trop hâtif dans la province, et qu’il avait contribué à l’explosion récente du nombre de cas.