(Québec) Contrairement à François Legault qui incite les Québécois à voter pour le Parti conservateur ou le Bloc québécois, la commission de la relève de la Coalition avenir Québec (CRCAQ) ne donne « aucune consigne de voter pour un parti ou pour un autre ».

Le président du regroupement des jeunes caquistes, Keven Brasseur, comprend la sortie du premier ministre du Québec, qui met en garde les électeurs contre les politiques proposées par le Parti libéral du Canada, le Nouveau Parti démocratique et le Parti vert. M. Legault a dit la semaine dernière que ces « trois partis veulent nous donner moins d’autonomie » et qu’il trouvait ça « dangereux ».

« Le premier ministre a défendu les intérêts du Québec », estime Keven Brasseur, alors que la CRCAQ se réunit samedi et dimanche à Québec dans le cadre d’un congrès qui adoptera des propositions pour influencer la prochaine plateforme électorale du parti.

« Nous, il n’y a pas une consigne pour dire qu’on vote dans un sens ou dans un autre. On encourage les jeunes à aller voter. Je pense que c’est assez important de souligner que, d’élection en élection, notre génération [vote] moins. J’encourage les jeunes à aller voter, peu importe l’horizon politique. Je pense que c’est important », dit-il.

Cap sur l’environnement

La relève caquiste prévoit que l’enjeu de l’environnement sera au cœur de la prochaine campagne électorale provinciale en 2022. Keven Brasseur reconnaît à ce sujet que la dernière élection qui a mené son parti au pouvoir n’a pas été victorieuse en raison du programme écologique du parti, qui a depuis été mis à jour.

« Depuis l’élection de 2018, on a fait beaucoup [de propositions] en environnement pour que notre parti fasse un rattrapage », affirme-t-il, précisant que la commission de la relève caquiste se présente comme « le chien de garde » des enjeux environnementaux à la CAQ.

Les jeunes caquistes voteront aussi ce week-end sur des propositions concernant les saines habitudes de vie et la santé mentale. Ils souhaitent notamment que ce dernier volet soit abordé au primaire et au secondaire, par exemple dans les cours de science, en expliquant ce qu’est l’anxiété. Dans les cours d’éducation physique, des techniques de méditation pourraient aussi être enseignées.

Un musée de l’histoire nationale

En matière de culture, la relève caquiste admet chérir un grand « rêve » : celui de voir naître dans une grande ville comme Montréal un nouveau musée consacré à l’histoire nationale du Québec. Selon M. Brasseur, ce musée pourrait être « une plaque tournante au niveau du tourisme ».

Le président de la CRCAQ défend également que la recherche universitaire en français doit être mieux financée par Québec. La relève de la CAQ se dit toutefois en droite ligne avec le gouvernement sur sa décision de ne pas imposer la loi 101 aux cégeps dans sa réforme de la Charte de la langue française.

En éducation, les jeunes caquistes proposent d’inclure dans la révision du cours Éthique et culture religieuse des notions sur l’égalité homme-femme et d’autres valeurs québécoises. Souhaitent-ils que les élèves apprennent aussi ce qu’est la loi 21 sur la laïcité de l’État, que le premier ministre associe aux valeurs du Québec ?

« C’est sûr que tout ce qui est au niveau de la pédagogie et ce qui est enseigné, on met ça entre les mains d’experts. On ne veut pas qu’un parti politique se mette à politiser notre éducation. […] Mais c’est évident que la loi sur la laïcité, c’est important de bien comprendre ces aspects-là », explique Keven Brasseur.

« J’espère que ça puisse être enseigné, soit dans le cours d’histoire ou d’éthique et culture religieuse. […] C’est une loi qui a été marquante au Québec dans les dernières années. Je crois que ça va faire partie de notre histoire d’une certaine façon », ajoute-t-il.