(Montréal) « Là, on a un avantage. Un avantage pas pire. »

Yves-François Blanchet s’est montré très satisfait de sa campagne, mercredi après-midi, auprès d’une trentaine de partisans, réunis dans le stationnement d’un centre commercial de Châteauguay.

« Les derniers jours ont, pour des raisons qui appartiennent à la petite histoire récente, été assez stimulants pour les gens qui adhèrent à ce que le Bloc québécois propose », a-t-il déclaré, en faisant référence au débat des chefs en anglais et à la question agressive de la modératrice qui faisait un lien entre le racisme au Québec et la Loi sur la laïcité de l’État.

« On pourrait être tenté de dire que c’est par la négative, c’est parce qu’il y a du monde qui ont été pas fins avec les Québécois. Moi, je pense que quand on découvre une réalité, qu’une réalité se révèle, qu’on a deux visions différentes, on serait peut-être mieux d’être des bons voisins que des mauvais partenaires de chambre. »

Le chef du Bloc québécois a ajouté que le débat en anglais lui avait permis de souligner que ce sont les Québécois qui devraient s’occuper des enjeux liés à la langue, aux valeurs, à la laïcité et à la santé.

Lutte serrée

Il s’était déplacé à Châteauguay à bord de son autocar de campagne pour appuyer son candidat, Pat O’Hara, qui se présente pour la première fois dans la circonscription de Châteauguay–Lacolle, où il espère ravir le siège de la libérale Brenda Shanahan, élue avec une mince avance en 2019 sur la candidate bloquiste, Claudia Valdivia.

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

Le candidat bloquiste dans Châteauguay–Lacolle Patrick O’Hara (à gauche), en compagnie d'Yves-François Blanchet

« C’est un vrai, vrai, vrai entrepreneur », a dit M. Blanchet au sujet de M. O’Hara, qu’il a dit connaître de longue date. « C’est un régleur de problèmes. Je pense qu’avec ses compétences, son expertise, sa dynamo – ce n’est pas qu’une petite dynamo, c’est un barrage ! –, ce gars-là va nous être extraordinairement utile. »

Faire sortir le vote

M. Blanchet, qui redoute un taux de participation famélique aux élections du 20 septembre, a aussi rappelé à ses militants, à cinq jours du scrutin, l’importance d’inciter les partisans du Bloc à voter.

« Il nous reste très peu de temps pour que les gens solidifient ce vote-là, pour ceux qui ne sont pas allés au vote anticipé », a-t-il insisté.

« Il y a peut-être du monde qui ne va juste pas aller voter. Il ne faut pas miser sur le fait que les autres n’iront pas voter, parce que ce n’est pas bon pour la démocratie si les autres ne vont pas voter. Vous avez une job, quand vous êtes des militants. Je vois bien qu’il y en a un sacré paquet ici. Vous devez convaincre nos gens que vous avez identifiés, que vous êtes capables d’identifier, que ce soit parmi vos proches, dans vos familles, dans des mécaniques électorales qui se pratiquent depuis toujours. »

Vous avez le devoir de convaincre tout le monde, en particulier ceux qui nous appuient, d’aller voter.

Yves-François Blanchet, chef du Bloc québécois, s’adressant à des militants

En résumé, a-t-il ajouté : « Laissons les analyses savantes aux analystes savants. Faisons notre job de base sur le terrain. Soyons enthousiasmants. Convainquons le monde d’aller voter. »

Un citoyen, qui était venu écouter son discours, a tenu à lui manifester son appui : « J’ai toujours été un libéral. Toute ma vie, lui a-t-il dit, sous les cris et les applaudissements des partisans. Et pour la première fois cette année, vendredi passé, j’ai voté pour Pat. »

Cet électeur, Alain Leclerc, a expliqué qu’il n’était pas vacciné contre la COVID-19. « Moi, quand un libéral me traite de tata parce que je n’ai pas voulu me faire vacciner, parce que c’est mon corps, il n’aura pas mon vote. »

La fille d'Yves-François Blanchet se voit chez Québec solidaire

La fille du chef bloquiste Yves-François Blanchet veut faire de la politique et se voit chez Québec solidaire (QS).

Mercredi soir, à l’émission La semaine des 4 Julie à Noovo, Catherine Dupont a avoué au côté de son père qu’elle envisage de se lancer en politique.

Interviewée par l’animatrice Julie Snyder, la mannequin qui fait actuellement carrière sur la scène internationale dit qu’elle est souverainiste, mais que le parti qui lui ressemble le plus est Québec solidaire.

Elle a dit en boutade qu’elle se voit première ministre d’un pays.

Il y a près de deux semaines, M. Blanchet avait indiqué qu’il entretenait des liens avec tous les partis à l’Assemblée nationale, sauf QS.

Rappelons que l’ancien chef bloquiste Gilles Duceppe avait une rancœur tenace à l’égard de QS, qu’il accusait d’appuyer le NPD, un parti fédéraliste et perçu comme centralisateur.

Étant donné cette proximité avec le NPD, « cela ne m’incite pas à faire des téléphones à Québec solidaire pour savoir comment il se porte chaque matin, je n’ai pas d’hostilité, j’aime la diversité des idées », avait dit M. Blanchet.

Il ne s’explique pas pourquoi les membres d’un parti qui se dit indépendantiste comme QS appuient un parti fédéraliste comme le NPD.

QS ne prend pas position officiellement en faveur d’un parti ou d’un autre dans la campagne électorale fédérale.