(Airdrie) Jay Hill était un des premiers à croire au rêve politique de Preston Manning et à son slogan « L’Ouest veut être de la partie ».

Il a fait campagne sans succès comme candidat du Parti réformiste en 1988, mais a été élu en 1993 et ​​a mené une longue carrière politique avec le parti qui s’est transformé en Alliance canadienne et en Parti conservateur du Canada. Il a été leader parlementaire du gouvernement sous le premier ministre conservateur Stephen Harper.

Mais la désillusion de M. Hill face au système politique actuel l’a amené suspendre sa retraite et à devenir chef par intérim du Parti Maverick.

PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DU PARTI MAVERICK

Le chef par intérim du Parti Maverick, Jay Hill

La formation politique, anciennement connue sous le nom de Wexit Canada, préconise un changement constitutionnel au profit de l’Ouest ou l’indépendance de l’Ouest canadien.

« J’étais assez heureux à la retraite jusqu’à ce que je fasse un cauchemar une nuit d’être sur mon lit de mort en regardant dans les yeux de mes petits-enfants et en réalisant que j’aurais au moins pu essayer de faire quelque chose pour corriger la trajectoire du pays », a déclaré M. Hill en entrevue avec La Presse Canadienne.

Après les élections de 2019, je suis devenu pour le moins un séparatiste hésitant. Je me suis rendu compte que notre système de gouvernement ne fonctionne tout simplement pas pour l’Ouest, ne fonctionnera jamais pour l’Ouest.

Jay Hill, chef par intérim du Parti Maverick

M. Hill, âgé de 68 ans, a déclaré qu’il ne regardait pas le Parti réformiste pour s’en inspirer. Il a plutôt les yeux rivés sur le Bloc québécois.

« Leur stratégie au Parlement est très simple. Ils examinent un projet de loi ou une motion et ils déterminent si c’est bon pour le Québec. Si c’est le cas, ils votent pour, et si ce n’est pas le cas, ils ne le feront pas », a résumé Jay Hill.

« Je me suis demandé : “ À quel point serait-ce rafraîchissant d’avoir un groupe de députés de l’Ouest canadien qui ne soient pas muselés ou réduits au silence sur des questions d’importance pour l’Ouest ? ” Nous avons façonné ce parti au point que, très franchement, nous nous fichons de ce que les gens à l’est du Manitoba pensent de Maverick ou de nos politiques. »

Tariq Elnaga, qui est né et qui a été élevé à Dubaï par des parents égyptiens, a déménagé à Airdrie, en Alberta, en 2012 après avoir visité le Stampede de Calgary et être tombé amoureux du mode de vie de l’Ouest.

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Tariq Elnaga

Vêtu d’un chapeau de cowboy, d’un jean Wrangler et d’une chemise western blanche, l’homme âgé de 38 ans a déclaré qu’il avait initialement joint le Parti conservateur, mais s’est rapidement rendu compte que la majeure partie du pouvoir réside dans le centre du Canada. Il est maintenant l’un des 29 candidats du Parti Maverick à se présenter aux élections le 20 septembre.

Le Parti Maverick présente des candidats uniquement dans les circonscriptions que les conservateurs ont remportées avec d’énormes marges lors du dernier scrutin en 2019, afin de réduire les chances qu’un candidat libéral ou néo-démocrate remporte le siège.

Dans le cas de M. Elnaga, il s’agit de la circonscription de Banff-Airdrie, auparavant représentée par le conservateur Blake Richards.

« Nous avons choisi des circonscriptions où la seule chose qui se produirait serait qu’un candidat du Parti Maverick ou un conservateur serait élu », a-t-il expliqué.

M. Elnaga a déclaré qu’il était mécontent de l’approbation par le chef conservateur Erin O’Toole d’un programme de taxe sur le carbone. Mais il préférerait tout de même M. O’Toole comme premier ministre au chef libéral Justin Trudeau.

« Je suis farouchement de l’Ouest », a lancé M. Elnaga.

Le scénario idéal pour l’Ouest canadien serait qu’Erin O’Toole gagne avec un groupe de députés du Parti Maverick. Si vous voulez notre appui à la Chambre, tout comme le Bloc, voici notre liste de revendications. Première demande : supprimez la taxe sur le carbone. Deuxième demande : construire un corridor énergétique.

Tariq Elnaga, candidat du Parti Maverick

La politologue Lori Williams, de l’Université Mount Royal, à Calgary, a estimé que si les sondages étaient un indicateur, le Parti Maverick ne remporterait probablement aucun siège lors de cette élection.

« Je ne sais pas s’ils sont assez connus. Mais cela dit, il y a suffisamment de gens qui sont en colère contre M. O’Toole et les conservateurs fédéraux pour que certaines personnes puissent voter de cette façon », a analysé Mme Williams.

Elle a affirmé qu’il y a des conservateurs fiscaux fermes qui sont mécontents et d’autres qui n’aiment pas la façon dont l’Ouest est représenté à Ottawa.

« Vous avez également les idéologues purs et durs… qu’ils soient conservateurs fiscaux ou sociaux, qui sont davantage préoccupés par les principes que par la victoire. »