Le chef conservateur Erin O’Toole a promis mardi de s’attaquer à ce qu’il appelle les « élites corporatives », en interdisant aux dirigeants d’entreprises de se verser des primes lorsqu’ils sont en restructuration, et ce tant que le régime de retraite n’est pas totalement financé.

« On doit avoir des politiques pour le bien-être des familles canadiennes, des travailleurs. On est le seul parti avec un plan pour une relance économique dans chaque secteur et dans toutes les régions », s’est targué mardi le chef conservateur depuis son studio d’Ottawa, où il tient plusieurs conférences en mode virtuel depuis le début de la campagne fédérale.

Pour donner la priorité aux retraités plutôt qu’aux entreprises lors de procédures de faillite ou de restructuration, Erin O’Toole compte aussi cesser d’imposer la conversion des régimes de retraite sous-financés en rentes. « Les entreprises font généralement faillite au milieu d’une récession, lorsque les marchés sont en baisse. Cette pratique immobilise actuellement les pertes, ce qui signifie que les travailleurs reçoivent moins d’argent », avance le parti.

Ce dernier compte également « obliger les entreprises à faire preuve de plus de transparence vis-à-vis de leurs employés » en réclamant aux dirigeants de rendre des comptes régulièrement « sur la situation de financement de leurs régimes de retraite ».

« Si vous ne vous souciez pas de la défense des travailleurs canadiens, vous avez le choix entre quatre partis, durant cette élection, a insisté le chef conservateur dans une déclaration. Or, si vous vous en souciez, votre seule option est le Parti conservateur du Canada. »

Des syndicats courtisés

Plus tôt lundi, M. O’Toole avait aussi tenté une approche dans le secteur syndical, en promettant une représentation syndicale au sein des conseils d’administration des grandes entreprises. Il a ajouté mardi que des travailleurs avaient été contraints d’accepter des réductions considérables de leurs primes de retraites lorsque leur ancien employeur a fait faillite, Sears étant un exemple récent.

Il y a trois ans, ses employés avaient vu leurs chèques de pension chuter du tiers de leur valeur, lorsque l’entreprise avait déclaré faillite. « En parallèle, Sears a versé 2,8 millions de dollars en primes de rétention aux cadres », rappellent les conservateurs.

Rappelons que pour soutenir les personnes âgées, les libéraux ont promis trois milliards sur cinq ans dans leur budget du printemps pour soutenir les soins de longue durée et 90 millions supplémentaires sur trois ans pour aider les aînés à faible revenu à vieillir à la maison.

Les néo-démocrates, eux, ont proposé un régime universel d’assurance-médicaments et une stratégie nationale pour les aînés qui ciblerait la démence et les mauvais traitements envers les personnes âgées et suspendraient l’annulation du Supplément de revenu garanti pour les aînés à faible revenu qui ont reçu des prestations d’urgence pendant la pandémie de COVID-19.

Avec La Presse Canadienne