(Montréal) Jagmeet Singh a présenté mardi sa première vidéo publicitaire francophone depuis le début de la campagne, axée sur les droits de la communauté LGBTQ+.

Sur des images de la marche montréalaise de la Fierté, à laquelle il a participé dimanche, il a promis « d’interdire la thérapie de conversion », ce que « Justin Trudeau refuse de faire malgré ses promesses ». Le gouvernement libéral a déposé en 2020 le projet de loi C-6 qui interdit de donner un tel traitement à un enfant ou à une personne non consentante. Avec les élections, le projet risque de mourir au feuilleton.

Il a aussi promis « de permettre le don de sang pour les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes ». Cette promesse avait aussi été faite en 2015 par les libéraux. Depuis 2019, la période d’abstinence requise pour les hommes dans cette situation a baissé d’un an à trois mois. L’élimination complète de ces restrictions a aussi été demandée par le Parti conservateur en 2020.

Antisémitisme contre des élus libéraux

La députée Rachel Benayan, qui est candidate pour la circonscription montréalaise d’Outremont, et son collègue Anthony Housefather, dans Mont-Royal, tous deux d’origine juive, ont chacun partagé sur Twitter des photos de leurs affiches électorales vandalisées avec des croix gammées.

Pendant ce temps, c’est au tour de la campagne de Justin Trudeau de lancer sa propre publicité négative. La vidéo, intitulée « faits saillants de la plateforme des conservateurs », ne s’affiche pas de prime abord comme étant d’origine libérale, mais utilise plutôt un fond bleu et une photographie officielle d’Erin O’Toole. On y accuse ce dernier de « vouloir rendre les armes d’assaut de nouveau légales » (ce qui ne fait pas partie de sa plateforme), de « compromettre la sécurité des Canadiens en annulant la vaccination obligatoire » (la vaccination est seulement obligatoire pour les fonctionnaires fédéraux et les voyageurs) et d’« affaiblir le plan de lutte contre les changements climatiques ». Le logo libéral apparaît à la fin de la vidéo.

Les conservateurs concentrés sur leur plateforme

Alors que leur propre publicité négative, qui superpose le visage de M. Trudeau à un personnage d’enfant gâtée du film « Willy Wonka au pays enchanté », a été retirée pour violation de droit d’auteur, les conservateurs ont choisi de mettre l’accent sur leur programme.

Leurs différents comptes sur les médias sociaux ont été bombardés de publications sur leurs promesses de la journée, soit un congé de TPS au mois de décembre 2021 et le financement à 40 % d’un troisième lien à Québec.

Mardi soir, le chef Erin O’Toole continuera sa tournée virtuelle des provinces, avec une séance de questions ouverte aux habitants de l’Ontario.

Le Bloc attaque les libéraux et courtise les aînés

Le Bloc québécois, dont le Parti libéral est l’adversaire principal dans la province, a lancé une offensive contre ce dernier, l’accusant sur Twitter de « créer deux classes d’aînés ». Les libéraux avaient annoncé un chèque de 500 $ aux Canadiens âgés de 75 ans et plus. Ne pas inclure ceux ayant entre 65 et 74 ans est « inacceptable », selon le Bloc.

Le parti d’Yves-François Blanchet a aussi tenté de ramener à l’ordre du jour la question des aînés ayant perdu leur accès au Supplément de revenu garanti à cause de la Prestation canadienne d’urgence (PCU). « Aucun aîné ne doit écoper de pénalités par le gouv. Trudeau pour avoir obtenu l’aide de la PCU durant la pandémie en 2020 », a fait valoir le Bloc sur Twitter.

Le Parti vert se cantonne à l’anglais

Avec aucun député au Québec et un budget moins important que ceux des autres formations, le Parti vert semble concentrer ses efforts à gagner la faveur des électeurs anglophones, alors qu’une deuxième publicité d’Annamie Paul est publiée sur Instagram sans version française depuis lundi soir.

« Même avec leurs sondages, même avec leurs calculs, ils sous-estiment le désir du peuple pour du changement », fait-elle valoir dans la vidéo, ajoutant que le Canada « a besoin d’un leadership qui propose une vision positive et progressiste » pour réparer les dommages causés par la pandémie et pour « s’attaquer aux changements climatiques ».

Cet article a été produit avec le soutien financier des Bourses Facebook et La Presse Canadienne pour les nouvelles.