(Montréal) La grande majorité des Canadiens ayant vu les images embarrassantes de Justin Trudeau maquillé en noir ont déclaré ne pas avoir changé d’opinion sur le premier ministre ou sur leur intention de vote, selon un sondage publié lundi.

Plus des trois quarts des Canadiens interrogés par Abacus Data ont déclaré ne pas avoir été offensés ou que les excuses de Justin Trudeau avaient suffi pour passer outre.

À l’inverse, 24% ont dit avoir été «vraiment offensés» par ce blackface et que leur perception du chef du parti libéral en avait pâti. Mais la plupart de ces derniers «sont des électeurs conservateurs», a précisé l’institut de sondage.

À un mois d’élections indécises, le premier ministre s’est retrouvé accusé de racisme après la publication la semaine dernière de deux photos et d’une vidéo de lui déguisé, la peau noircie lors d’événements costumés il y a plusieurs années, qui ont fait l’effet d’une bombe.

Seuls 12% des Canadiens interrogés affirment que cet incident a changé leur intention de vote au détriment du Parti libéral; près de la moitié (48%) que ce n’est pas le cas et qu’ils baseront leur décision sur d’autres enjeux, tandis que les autres n’ont de toute façon pas l’intention de voter pour le PLC.

Mais près de la moitié (49%) des personnes interrogées ont une opinion négative du dirigeant canadien, contre un peu moins d’un tiers (30%) en février.

Les opinions négatives concernant le chef conservateurAndrew Scheer sont également en hausse à 39%, contre 18% en février.

Près de 4 électeurs sondés sur 10 (37%) sont toujours indécis quant au parti pour lequel ils voteront lors des législatives du 21 octobre.

Pour ce sondage, 1929 adultes ont été interrogés en ligne du 18 au 22 septembre, et la marge d’erreur est de plus ou moins 2,3%.

Quelques jours après la révélation de ces images, les libéraux et les conservateurs sont toujours au coude-à-coude avec respectivement environ 33 et 34% d’intentions de vote, selon une agrégation des plus récents sondages.

Sur le terrain, Justin Trudeau essaie de tourner la page en multipliant les apparitions : lundi, il a notamment annoncé vouloir négocier avec les provinces pour instaurer une assurance nationale médicament, qui n’existe pour l’instant que dans la province de Québec.