(Qualicum Beach) La chef des verts, Elizabeth May, estime que discuter d’un gouvernement de coalition est « prématuré » jusqu’à l’élection du 21 octobre.

Mme May affirme que dans les pays dotés d’un système électoral à représentation proportionnelle, les partis peuvent conclure des accords de coalition avant même la tenue du scrutin, mais que de telles discussions sont « inutiles » dans le système uninominal majoritaire à un tour du Canada.

La possibilité d’un gouvernement de coalition est un sujet qui suscite l’engouement, alors que des sondages indiquent qu’il serait fort probable qu’un gouvernement minoritaire libéral ou conservateur soit élu lundi.

Le chef du Nouveau Parti démocratique, Jagmeet Singh, a déclaré la fin de semaine dernière qu’il serait prêt à former une coalition avec les libéraux de Justin Trudeau, bien qu’il ait récemment semblé plus froid à l’idée.

De son côté, le chef conservateur Andrew Scheer a attisé la peur d’une coalition libérale-néo-démocrate dépensière dans l’espoir de convaincre les électeurs de lui accorder une majorité.

M. Scheer a affirmé que si son parti gagnait le plus de sièges lundi, même sans majorité, cela lui accorderait un mandat pour gouverner, mais ce n’est pas nécessairement le cas : le système parlementaire canadien permet à toute combinaison de partis de solliciter un vote de confiance de la Chambre des communes pour gouverner.

« M. Scheer a tort en disant qu’il a une nouvelle manière de faire fonctionner le Parlement en situation minoritaire, M. Singh a tort en disant qu’il travaillera uniquement avec les libéraux. Nous sommes dans un système parlementaire démocratique de Westminster, a répliqué Mme May. Nous ne sommes pas dans un système présidentiel comme aux États-Unis. On attend que l’élection soit terminée. »

Système proportionnel

Elizabeth May a rappelé que la conversation aurait pu être bien différente si Justin Trudeau avait respecté l’une de ses promesses phares de 2015. Sa plateforme annonçait une réforme du système électoral pour ajouter un volet proportionnel.

Le chef libéral a cependant laissé tomber cette idée peu de temps après sa victoire.

« Je pense que l’on se souvient tous que 2015 était, selon les mots de Justin Trudeau, la dernière élection sous le système uninominal majoritaire à un tour, a repris Mme May. Pourtant, nous voilà encore sous ce même système. »

La chef des verts a fait savoir que son parti est prêt à collaborer, peu importe la configuration du Parlement à la suite du scrutin.

Mme May militait jeudi en Colombie-Britannique pour promouvoir la politique de son parti en matière de pêches.

Si les verts prennent le pouvoir, ils s’engagent à ce que les communautés côtières participent activement à la gestion des pêches et à ce que les communautés autochtones de l’intérieur participent également à la surveillance et à la protection des habitats.