Un gouvernement libéral minoritaire appuyé par les néo-démocrates plongerait le pays dans des semaines d’incertitude et de tractations en coulisses, a prévenu mercredi le chef conservateur Andrew Scheer.

En point de presse dans un aréna d’Essex, en Ontario, il a cherché à établir un contraste entre « une coalition que les Canadiens ne peuvent se permettre » et un « gouvernement conservateur majoritaire […] qui va se mettre immédiatement au travail.

Si Justin Trudeau demeure premier ministre avec l’aide du NPD, imaginez un instant ce dont les 100 premiers jours auront l’air : des semaines de négociations en coulisses. Des discussions pour savoir quels députés du NPD seront nommés au cabinet », a-t-il lancé.

À cela s’ajouteraient « des demandes sans fin du NPD pour des taxes plus élevées » en négociant « derrière des portes closes pour savoir à combien peuvent s’élever les hausses de taxes et d’impôt », a soutenu le chef Scheer.

Il a tenu ces propos alors que son parti se retrouve en légère avance dans les sondages, et quelques heures après que, du côté de Montréal, son adversaire Justin Trudeau eut évoqué le scénario d’une victoire conservatrice.

S’il se retrouvait au pouvoir le 21 octobre prochain, troquerait-il les clés de Stornoway, la résidence officielle du chef de l’opposition, pour celles du 24 Sussex, celle du premier ministre du Canada, qui a besoin de rénovations majeures ?

Andrew Scheer n’a pas voulu répondre directement à la question, mais il a déclaré que les bâtiments patrimoniaux devaient selon lui être préservés. « Ils ne sont pas pour une personne en particulier, ils sont là pour tous les Canadiens », a-t-il offert.

« Mon plan est de le faire de façon fiscalement responsable, dans le respect de l’argent des contribuables », a indiqué Andrew Scheer, laissant entendre qu’il procéderait à des rénovations de la demeure où Justin Trudeau et sa famille n’ont jamais emménagé.

Pendant le point de presse, des militants ont hué deux journalistes qui posaient des questions. « À l’ordre », a tenté de les calmer le chef conservateur, puisant dans son expérience de président de la Chambre des communes.

Resserrer la loi sur l’éthique

En ce 36e jour de campagne, Andrew Scheer annonçait qu’il déposerait un projet de loi pour donner plus de mordant à la Loi sur l’éthique dans les 100 premiers jours d’un gouvernement sous sa houlette.

Il propose d’établir des pénalités pour les infractions qui ne font actuellement l’objet d’aucune sanction. Des amendes allant jusqu’à 20 000 $, en fonction de la gravité de la contravention, pourraient être imposées.

L’objectif est de « dissuader les politiciens » qui voudraient contrevenir à la Loi, a affirmé le chef conservateur – dont l’objectif était de ramener sur le tapis les violations éthiques de Justin Trudeau.

Le premier ministre sortant a été reconnu coupable d’avoir violé quatre articles de la Loi en prenant ses vacances sur l’île privée de l’Aga Khan. Il s’est aussi récemment fait taper sur les doigts pour sa gestion du dossier SNC-Lavalin.