Alors que le Canada tente toujours de contenir la crise des opioïdes qui sévit un peu partout au pays, des intervenants en santé publique des Prairies tentent d’attirer l’attention des partis fédéraux sur une autre catégorie de narcotique qui lui cause bien des soucis : la méthamphétamine.

En fait, dans des provinces comme la Saskatchewan et le Manitoba, des travailleurs de première ligne affirment que la méthamphétamine est tout aussi préoccupante que les opioïdes et souhaiteraient en faire un enjeu électoral, rapportait ce lundi le Regina Leader Post.

Peu coûteuse, cette drogue est devenue de plus en plus répandue au cours des dernières années. Elle met à rude épreuve les services publics provinciaux et municipaux. En Saskatchewan, on attribue à cette crise une hausse du nombre de crimes contre la propriété ainsi qu’une augmentation du taux de VIH — la province présente déjà le ratio le plus élevé du pays.

Pour Onyeka Arinze, directrice régionale adjointe du Métis Addictions Council à Saskatoon, le fait que la méthamphétamine crée une dépendance rend le traitement de celle-ci particulièrement difficile. Elle dit également que plus de clients sont des « utilisateurs multiples », ce qui signifie qu’ils ont une dépendance à plusieurs substances.

« Nous avons beaucoup de personnes qui auraient peut-être simplement consommé de l’alcool, mais elles sont passées au cristal meth et au fentanyl », a-t-elle rajouté, en entrevue avec le
Regina Leader Post.

Dans son reportage, le quotidien rapporte que lors d’une séance publique à Saskatoon la semaine dernière, un travailleur en toxicomanie a demandé au chef libéral Justin Trudeau ce que son gouvernement ferait pour lutter contre la méthamphétamine. Le premier ministre sortant a reconnu la gravité de l’épidémie en Saskatchewan et au Manitoba et a évoqué le soutien de son gouvernement aux sites de consommation sûre et aux initiatives de réduction des méfaits.

Mais au-delà des mesures connexes pour la crise des opioïdes, ni les libéraux ni les autres partis n’ont pas de plan ni de politique pour lutter contre la méthamphétamine.