(Essex) Tous les Canadiens devraient avoir accès aux médicaments dont ils ont besoin, a réitéré vendredi le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Jagmeet Singh.

Les néo-démocrates proposent de dépenser annuellement 10 milliards pour assurer la gratuité des médicaments et des appareils médicaux à partir de 2020.

« Nous savons que les gens sont aux prises avec le coût des médicaments », a déclaré M. Singh lors de son passage dans la région de Windsor, en Ontario. Il en a profité pour répéter l’une de ses maximes favorites : « Si on a besoin de médicaments, on doit utiliser sa carte d’assurance-maladie, pas sa carte de crédit. »

Un gouvernement dirigé par M. Singh s’appuierait sur ce que les provinces dépensent déjà pour des médicaments et y ajouterait de l’argent. Le programme serait mis en œuvre par les provinces, a dit le chef néo-démocrate. Le NPD étudierait ce qui se fait ailleurs dans le monde et choisirait la formule qui permettrait de couvrir le plus grand nombre possible de personnes.

Le programme néo-démocrate en matière d’assurance-médicaments entrerait en vigueur avant l’échéancier recommandé plus tôt cette année par un groupe d’experts. Celui-ci proposait l’établissement, d’ici le 1er janvier 2022, d’une liste nationale de médicaments essentiels couvrant la plupart des principales maladies et représentant environ la moitié de toutes les ordonnances. Cette liste nationale complète des médicaments assurés devrait être prête au plus tard le 1er janvier 2027.

Selon ce Conseil consultatif sur la mise en œuvre d’un régime national d’assurance-médicaments, ce plan permettrait d’économiser environ 5 milliards par année d’ici 2027. Les Canadiens ont dépensé 34 milliards pour des médicaments d’ordonnance en 2018.

Encore le « blackface »

Si M. Singh voulait tenter de recentrer l’attention de l’électorat sur son projet d’assurance-médicaments, il a dû répondre à plusieurs questions sur la controverse impliquant Justin Trudeau.

Il a déclaré aux personnes qui se sont senties heurtées par cette affaire qu’elles sont appréciées et qu’elles font bel et bien partie de la collectivité canadienne.

Le chef néo-démocrate — qui est le premier chef provenant d’une minorité visible à diriger un des grands partis fédéraux dans une campagne électorale — a indiqué que le cabinet de M. Trudeau avait contacté son équipe. Il s’est dit prêt à avoir une conversation privée avec son adversaire libéral, mais il lui a reproché son « manque d’action concernant des mesures claires et concrètes pour lutter contre les inégalités ».

Il a vanté l’engagement du NPD à annuler toutes les condamnations pour possession simple de marijuana, affirmant que celles-ci avaient souvent été imposées à des personnes provenant de minorités visibles.

« C’est une politique qui pourrait aider les personnes qui ont été victimes de racisme systémique. Au lieu de cela, [M. Trudeau] favorise le pardon. Cela ne corrige pas l’injustice, a déclaré M. Singh. Il ne comprend pas ce que les gens vivent et cela se voit dans ses politiques. C’est constant chez lui. Pour moi, c’est très, très préoccupant. »

Il a aussi souhaité que les lois sur les crimes haineux soient renforcées, mais il a convenu que les problèmes sous-jacents au racisme devaient également être réglés.

« Il est facile pour quelqu’un de venir et de dire : “Vous savez, si on ne peut pas se payer une maison, si on ne peut pas payer ses factures, c’est à cause de ce nouvel immigrant, c’est à cause de ce réfugié”, a souligné M. Singh. Il est facile d’exploiter la peur et les inquiétudes des gens. Ce que je veux dire, c’est que les gens ont raison de s’inquiéter et d’avoir peur, mais le problème existe parce que les gouvernements conservateurs et libéraux ont choisi de simplifier la vie des riches et de la rendre plus difficile pour tout le monde. »