Selon l’Ukraine Support Tracker de l’Institut de Kiel pour l’économie mondiale, un institut de recherche allemand, l’aide militaire du Canada à l’Ukraine d’un montant de 1,93 milliard € (environ 2,86 milliards de dollars canadiens) entre le 24 janvier 2022 et le 29 février 2024 place le Canada au neuvième rang parmi les pays qui ont alloué une aide militaire à l’Ukraine, derrière les États-Unis (43,08 milliards €), l’Allemagne (10,04 milliards €), le Royaume-Uni (5,27 milliards €), le Danemark (4,78 milliards €), les Pays-Bas (3,85 milliards €), la Pologne (3 milliards €), la Suède (2,74 milliards €) et la France (2,69 milliards €).

Parmi ces pays, la moitié (les États-Unis, l’Allemagne, le Royaume-Uni et la France) se classent devant le Canada quant à leur PIB, et l’autre moitié, derrière le Canada.

En retour, l’Ukraine a fourni un bouclier humain, qui protège l’Occident, y compris le Canada, de l’insatiable expansionnisme de la Russie qui autrement mènerait à une troisième guerre mondiale.

En effet, le 7 mars 2024, le président américain Joe Biden a reconnu cette dure réalité dans son discours sur l’état de l’Union : « À l’étranger, Poutine de Russie est en marche, envahissant l’Ukraine et semant le chaos dans toute l’Europe et au-delà. Si quelqu’un dans cette chambre pense que Poutine s’arrêtera à l’Ukraine, je vous assure qu’il ne le fera pas. Mais l’Ukraine peut arrêter Poutine si nous nous tenons à ses côtés et si nous lui fournissons les armes dont elle a besoin pour se défendre. C’est tout ce que demande l’Ukraine. »

Ainsi, si elle n’est pas arrêtée par l’Ukraine, la Russie se rendra dans un pays membre de l’OTAN, forçant le Canada à entrer en guerre, car l’article 5 du Traité de l’Atlantique Nord prévoit qu’une attaque contre un pays membre de l’OTAN sera considérée comme une attaque dirigée contre tous ces pays, y compris le Canada.

En défendant héroïquement son intégrité territoriale et celle de l’Europe, l’Ukraine a déjà payé le prix ultime avec des dizaines de milliers de victimes militaires et civiles, dont des enfants, des souffrances humaines incommensurables causées par les actes de génocide russes et des destructions massives dues aux attaques incessantes de missiles et de drones de la Russie, avec un coût total de la reconstruction et du relèvement de l’Ukraine estimé à la fin 2023 par le gouvernement ukrainien, le Groupe de la Banque mondiale, la Commission européenne et les Nations Unies à 486 milliards de dollars américains au cours de la prochaine décennie.

Moins d’argent dans le dernier budget

Le 22 septembre 2023, lors de la visite au Canada du président ukrainien Volodymyr Zelensky, le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a déclaré : « le Canada et les Canadiens seront aux côtés du peuple ukrainien aussi longtemps qu’il le faudra. »

Cependant, dans le budget 2024 du Canada, un montant de 1,6 milliard de dollars canadiens a été attribué sur cinq ans, à compter de 2024-25, pour fournir à l’Ukraine une aide militaire létale et non létale.

Cela signifie environ 320 millions de dollars canadiens par année pour les cinq prochaines années, soit seulement 22 % de l’aide militaire fournie par le Canada à l’Ukraine au cours de chacune des deux premières années de la guerre totale menée par la Russie contre l’Ukraine, qui a débuté le 24 février 2022.

Même avant ce budget, plusieurs pays avaient alloué une aide militaire nettement plus importante à l’Ukraine que le Canada. Le budget 2024 du Canada créera une disparité encore plus grande dans l’aide militaire fournie à l’Ukraine entre ces pays et le Canada.

Le Canada peut et doit faire davantage maintenant – non seulement pour le bien de l’Ukraine, mais aussi pour le sien – pour éviter de payer plus tard le prix ultime pour protéger les principes fondamentaux consacrés dans la Charte des Nations unies.

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