Considérant le fait que la moitié de la population mondiale utilise au moins une plateforme sociale, nos multiples heures passées devant un écran influencent grandement nos réflexions sur les tendances qui se reflètent sur les couvertures des magazines les plus connus.

Qu’on observe les publications de 15 secondes d’un petit créateur ou d’une célébrité, cette courte période d’admiration rafraîchit nos listes de souhaits et nous met à jour sur ce qui est en vogue. Cette influence peut être perçue positivement ou négativement. Selon moi, la puissance que détiennent les réseaux sociaux sur notre génération est nocive, malgré leurs aspects positifs.

Sur le bon côté, les réseaux sociaux servent à créer des liens entre les communautés, développer les campagnes de publicité et démocratiser l’industrie de la mode. Les réseaux sociaux offrent un espace de travail virtuel pour les créateurs de mode émergents, où chaque crayon est une lettre d’un clavier et chaque ouvrage est une publication.

Cette plateforme leur permet de partager leurs œuvres et d’étendre leur influence sans avoir besoin que les grandes maisons de mode leur ouvrent les portes qui donnent accès à l’exposition de leurs travaux.

Les réseaux sociaux permettent donc à tous ces créateurs de fabriquer leur propre clé, conçue à partir d’efforts constants, afin de s’engager dans l’industrie de la mode sans posséder préalablement un accès aux ressources.

De l'autre côté, les réseaux sociaux ne sont pas l’image parfaite que nous montrent nos cellulaires. En effet, derrière chaque tenue, chaque sac à main et chaque paire de lunettes se trouve une réalité distincte des attentes. Tout d’abord, les médias sont souvent inondés d’images retouchées et d’anges affichant une allure parfaite, sans une seule imperfection discernable.

Des normes de beauté inatteignables

En réalité, l’intérieur de ces êtres cache bien plus que ce que leur apparence exprime et ces images ajoutent une pression sur les gens afin qu’ils correspondent à ces normes de beauté inatteignables.

Les plateformes sont utilisées pour promouvoir les produits et encourager la consommation. Les utilisateurs sont exposés à des messages publicitaires incessants, ce qui les incite à adopter des comportements de consommation excessifs puis à se procurer des vêtements dont ils n’ont pas besoin. Cela contribue aux émissions mondiales de carbone et à l'épuisement de nos ressources naturelles.

Malgré le fait qu’il est naturel de se procurer une quantité raisonnable de vêtements afin de s’exprimer, de représenter sa culture et d’assurer son confort, il est nécessaire d’éviter la surconsommation, à laquelle contribuent les réseaux sociaux.

L’industrie de la mode est souvent glamourisée et présentée de manière idéalisée, ce qui présente une perception déformée la réalité.

Comme le dépeint le film Le diable s’habille en Prada, l’industrie de la mode comporte de nombreux aspects problématiques, tels que l’exploitation des travailleurs et des pratiques commerciales peu éthiques qui ne sont pas toujours visibles sur les réseaux sociaux. Ce monde n’est donc pas l’utopie que certains imaginent.

Je juge qu’il est important d’apprendre à se détacher des réseaux sociaux, de ces moyens technologiques visant à faciliter notre vie quotidienne, qui en fait détruisent bien des choses sur leur chemin. Je trouve que nous devrions apprendre à trouver de l’inspiration ailleurs que sur un écran. La vie est remplie de sources d'inspiration si nous arrivons à relever nos yeux pour quelques secondes : les visages, les rues, les musées, les livres ou simplement le ciel en contiennent tous. Lorsque notre esprit est à l’affût, même les lieux les plus inintéressants peuvent devenir inspirants.