Si la forte bordée de neige du début de la semaine a fait le malheur de quelques-uns, elle a certainement fait le bonheur de plusieurs autres, à commencer par les exploitants de stations d’activités hivernales.

Pour plusieurs, la première vraie tempête de neige au Québec est signe de désagréments. Il faudra s’assurer d’avoir ses pneus d’hiver, de déneiger son entrée, s’assurer que son terrain et sa maison seront bien préparés pour affronter mère Nature. Pour d’autres, c’est un véritable cadeau du ciel, le signal de départ d’une saison remplie de sourires et d’achalandage dans leurs stations. Vous l’aurez deviné, l’arrivée du froid est le plus beau moment de l’année pour ceux qui vivent de l’or blanc. Mais pour cela, aujourd’hui, il faut littéralement créer l’hiver !

Nous sommes plusieurs stations de glisse et de plein air au Québec à se poser la même question année après année : est-ce que la météo jouera en notre faveur pour nous permettre d’accueillir nos visiteurs ? Aurons-nous assez de froid pour enneiger nos montagnes ? Pourrons-nous offrir 100 % de notre terrain de jeu ? Aurons-nous la main-d’œuvre nécessaire pour éviter des interruptions de service ?

Notre nordicité dévoile habituellement son tapis blanc entre décembre et mars.

Une saison de sports d’hiver est généralement assez courte et les enjeux de plus en plus importants : changements climatiques, pandémie, inflation, main-d’œuvre, sécurité, etc.

Nous ne pouvons plus faire autrement, il faut s’adapter et se renouveler pour assurer la pérennité de nos entreprises.

Pour pouvoir enneiger nos pistes, nous avons besoin d’une humidité basse, idéalement de 70 % et moins, et d’un mercure sous la barre des - 3 °C. Avec ce minimum, le système peut démarrer afin de produire une base ferme et durable. Mais le réchauffement de la planète actuel nous donne de sérieux maux de tête quand vient le temps de démarrer nos canons à neige. Tout se joue souvent sur quelques degrés. Par conséquent, nous devons investir dans les nouvelles technologies d’enneigement pour nous permettre de gagner un ou deux degrés. Ça fait toute la différence entre une ouverture hâtive en novembre ou de dernière minute en décembre.

En 2021, notre fournisseur en équipement d’enneigement artificiel, situé à Boischatel dans la région de Québec et reconnu en Amérique du Nord, m’a invité à une formation. Une sommité de cette organisation m’a confié : « Pour pouvoir exploiter de nos jours une station dépendante du froid et de la neige, il te faut plusieurs outils dans ton coffre à outils pour emmener la neige chez toi. »

En d’autres mots, ceux qui prendront au sérieux la précarité de nos hivers québécois seront encore capables d’offrir une expérience hors du commun à leur clientèle pour les prochaines décennies. Nous ferons tous face à différents défis et notre réaction en tant que gestionnaire deviendra le chemin de notre réussite.

Mais la neige, ce n’est pas tout.

Comme une grande famille

La magie s’installe lorsqu’il y a symbiose avec nos employés. Je m’explique ! Pour accueillir nos visiteurs comme nos invités, leur en donner pour leur argent et surtout leur offrir un site sécuritaire avec en prime des émotions fortes, il nous faut une équipe de feu qui travaille dans le même sens. Les trois clichés pour attirer la main-d’œuvre que nous entendons souvent sont : faire preuve de bienveillance, être une grande famille et se réinventer.

Il y a un monde entre le dire et le faire ! Pour nous, travailler pour une grande famille, c’est s’assurer que les employés ont toutes les ressources nécessaires à l’intérieur de l’organisation pour s’épanouir dans leur milieu de travail avec respect. Être bienveillant les uns envers les autres, c’est écouter nos employés et leur permettre de trouver leur bonheur au quotidien. Et oui, se donner l’occasion de se réinventer sans jugement et intelligemment afin de continuer notre croissance tout en acceptant qu’il y aura de la résistance au changement.

En appliquant réellement ces actions, j’ai pu faire un constat bien simple : lorsque mes employés sont heureux, je suis un dirigeant heureux, notre clientèle a de fortes chances d’être heureuse et d’avoir reçu un service impeccable selon ses attentes.

En conclusion, j’aimerais donner un truc du métier pour mes confrères et consœurs de l’industrie afin de favoriser l’arrivée du père Noël en traîneau dès le début du mois de novembre et ainsi moins stresser avec les aléas de la météo. Je compare souvent ce truc à ceux qui font la danse de la pluie lors de grandes sécheresses. Depuis les 10 dernières années, j’écoute de la musique du temps des Fêtes dès que le 31 octobre tire sa révérence. Il faut le faire le plus souvent possible chaque jour et surtout le matin au lever. Je ne connais pas l’impact réel de ma démarche, mais depuis 10 ans, nous ouvrons la station en novembre… Bonne saison de glisse à tous !

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