Montréal réfléchit à la possibilité de souffler davantage de neige sur les terrains résidentiels de la métropole, selon un sondage qui suggère qu’une majorité de citoyens est assez satisfaite du déneigement municipal.

La Ville mérite une note moyenne de 6,6/10 pour son travail hivernal, selon l’étude réalisée par la firme Léger auprès de 1000 Montréalais que La Presse a obtenue. Le déneigement des abords des stations de métro et des arrêts de bus récolte les meilleures notes, tandis que le nettoyage des trottoirs est jugé plus sévèrement.

« Ce sont relativement de bonnes nouvelles pour la Ville de Montréal », a commenté le sondeur Christian Bourque, vice-président chez Léger. « On voit qu’elle obtient un résultat tout à fait correct pour sa performance de déneigement. Ça nous permet d’entendre la voix de la majorité silencieuse qui se dit relativement satisfaite, même si on entend fréquemment une minorité bruyante dans l’espace public. »

La Ville de Montréal a accueilli ces résultats positivement.

« Il y a des variables qu’on ne contrôle pas : l’action du sel quand il fait très froid, par exemple », a affirmé Philippe Sabourin, porte-parole de la Ville de Montréal.

Un taux de satisfaction comme on a, quand on le place dans ce contexte-là avec les aléas de la météo, c’est une bonne nouvelle.

Philippe Sabourin, porte-parole de la Ville de Montréal

« Il y a toujours place à l’amélioration, a ajouté M. Sabourin. Et on ne peut améliorer que ce qu’on mesure. C’est pour ça qu’on fait des sondages comme celui-là. »

Plus de neige sur les terrains ?

La Ville de Montréal a profité du sondage pour tester une « nouvelle mesure » à laquelle elle réfléchit : « souffler la neige sur les terrains », là « où l’espace le permet », comme dans d’autres villes québécoises.

Environ 58 % des répondants se sont dits favorables à l’idée. Les propriétaires de stationnement, les répondants de 55 ans et plus, ainsi que les résidants de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles sont toutefois beaucoup moins chauds à cette idée.

L’idée de souffler la neige n’est pas désintéressée pour la Ville de Montréal. Le chargement de la neige est très coûteux, accaparant la majeure partie des 196 millions du budget neige.

Rare ville à charger la quasi-totalité de la neige tombant dans ses rues, la métropole québécoise affiche le coût le plus élevé pour le déneigement de ses artères. Montréal évalue débourser 18 000 $ pour entretenir chaque kilomètre de rue, soit trois fois plus que les autres grandes villes du pays.

Un autre « nouvelle mesure » est toutefois beaucoup moins populaire : une courte majorité des Montréalais (52 %) s’opposerait au retrait des sirènes d’avertissement avant le passage des convois de ramassage, suggère l’étude. La Ville a néanmoins entrepris de tester la chose : un projet-pilote a été récemment lancé dans deux secteurs de l’île.

La vitesse, c’est « la clé »

La satisfaction quant au déneigement n’est pas uniforme à travers la population de l’île, selon l’étude de Léger, obtenue par La Presse par l’entremise de l’accès à l’information.

Les Montréalais qui se déplacent principalement à pied durant l’hiver sont un peu plus satisfaits que les autres, tout comme ceux qui ne possèdent pas de voiture et les résidants de l’arrondissement d’Anjou, explique le rapport.

« La clarté des instructions et consignes à respecter et les délais pour l’exécution de chaque type d’opération sont plutôt satisfaisants aux yeux des Montréalais », indique Léger dans son rapport. « Avec un résultat moyen sous le seuil de la satisfaction, la disponibilité du stationnement, pour sa part, se présente comme une opportunité d’amélioration pour la Ville. »

Mais « la clé » de l’opinion publique en matière de déneigement, c’est la vitesse d’exécution, souligne Christian Bourque en entrevue téléphonique.

Ainsi, « le temps d’exécution est le principal motif de satisfaction ET d’insatisfaction pour la plus grande part des Montréalais », indique le sondage. La qualité du service n’arrive qu’en deuxième place. « Ceux qui se déplacent à pied et en transport en commun durant l’hiver mentionnent plus souvent les trottoirs glissants comme raison de leur insatisfaction », ajoute le document.

Le sondage de Léger a été réalisé du 1er au 13 juin dernier auprès de 1001 répondants, par téléphone et sur le web. La marge d’erreur maximale d’un échantillon probabiliste de même taille est de +/- 3,1 %, 19 fois sur 20.

Avec la collaboration de William Leclerc, La Presse

Des chutes de neige plus concentrées

Montréal doit faire face à un nouveau défi en matière de déneigement, selon des données municipales récemment publiées. Dans les cinq dernières années, l’île a reçu autant de neige qu’à l’habitude, mais celle-ci était beaucoup plus concentrée pendant les mois de janvier et de février.