Près d’un mois après la rentrée scolaire, il reste toujours 900 postes de profs à pourvoir dans les écoles publiques de la province. Beaucoup de ces postes sont à Montréal. Placé devant ce constat, que répond le ministre ? Qu’il ne faut pas perdre de vue la beauté de ce qui se fait dans nos écoles !

Ce sont les enseignantes et enseignants qui tiennent l’école publique montréalaise à bout de bras. Le travail de Bernard Drainville n’est pas d’enjoliver la situation, mais de s’attaquer aux problèmes qui rongent le réseau et qui nuisent aux conditions d’enseignement et de transmission des connaissances.

Les citoyennes et citoyens des 125 circonscriptions de la province peuvent compter sur la présence d’une personne élue pour les représenter au salon Bleu. Plus encore, les candidats se battent pour le privilège de représenter leurs commettants. Malgré l’apparente attractivité de ces postes, le gouvernement a jugé bon d’accorder une augmentation de 30 % aux députées et députés.

Les enfants de ces mêmes citoyennes et citoyens, eux, ne peuvent pas tous bénéficier de la présence d’une enseignante ou d’un enseignant breveté devant leur classe.

Personne ne fait la file pour enseigner dans nos écoles publiques et beaucoup de profs qualifiés et expérimentés désertent la profession.

En dépit de ce contexte, l’offre salariale du gouvernement se limite à une augmentation de 9 % répartie sur cinq ans. L’unique proposition du gouvernement est nettement inférieure aux 21 % que se sont vu offrir les policiers et policières de la SQ.

Les solutions

La pénurie de profs est le résultat d’un manque d’attraction et de rétention de la profession. À Montréal, 25 % de nos enseignantes et enseignants décrochent au cours des cinq premières années de leur carrière. Québec prévoit qu’il manquera plus de 14 000 enseignantes et enseignants au sein du réseau d’ici 2027.

Et l’argent seul ne permettra pas de contrer la pénurie enseignante, malgré la nécessité d’améliorer nos conditions économiques. Il faudra davantage que des conditions pécuniaires bonifiées pour attirer et garder les enseignantes et enseignants en classe.

Nous devons nous attaquer aux conditions d’enseignement déplorables qui affectent les élèves, les profs et, dans une plus large mesure, Montréal et la société québécoise tout entière.

La détérioration de la composition de la classe est rapidement devenue une question criante qui touche tous les milieux. La tâche enseignante, qui s’avère toujours de plus en plus lourde, ne sert plus les élèves.

Il existe des remèdes aux maux du système. Les profs proposent plusieurs solutions gagnantes. Faut-il au moins prendre le temps de les écouter.

Une occasion à saisir

Le statu quo ne peut plus tenir. L’urgence de redresser le navire fait consensus auprès de la population et des différents intervenants concernés. La conjoncture est idéale. Il faut saisir l’occasion offerte par la négociation pour le renouvellement de la convention collective des profs pour restaurer notre école publique.

Les enseignantes et enseignants sont mobilisés et n’hésiteront pas à appliquer des moyens de pression pour faire entendre raison au gouvernement.

Le travail quotidien des profs est déjà parsemé de multiples embûches. Ne vous mettez pas au travers de leur chemin comme certains centres de services scolaires et certaines directions d’établissement le font.

Ce sont d’alliés dont ils ont besoin, pas de bâtons dans les roues. Joignez votre voix à la leur et affichez votre soutien à la lutte que mènent les profs pour nous tous.

Nous devons nous battre, ensemble, pour que tous les élèves bénéficient de meilleures conditions d’apprentissage.

C’est la négociation de la dernière chance pour l’école publique. Il faut redresser la barre en éducation, avant qu’il ne soit trop tard. Là est le mandat du ministre Drainville et de son gouvernement.