Guerres, planète qui brûle et autres crises en tout genre… L’année qui vient de se terminer pouvait difficilement être plus anxiogène. Bon débarras, 2023 !

L’année 2024 sera-t-elle plus apaisante ?

Désolé, mais je ne miserais pas là-dessus.

Alors, on fait quoi ? Il n’y a pas 36 solutions. On ne changera pas le monde du jour au lendemain, mais on peut prendre soin de notre santé mentale.

Et l’une des façons les plus simples, c’est d’aller… jouer dehors.

Il suffit de passer deux heures chaque semaine dans un « environnement naturel » pour avoir un impact positif sur sa santé et son bien-être, a révélé une étude scientifique publiée dans Nature il y a quelques années.

Le site web américain Axios a rappelé les résultats de cette étude il y a quelques semaines. Dans la foulée, il a demandé à ses lecteurs quels sont les endroits qui leur font du bien. Et pourquoi ?

J’avais envie de m’en inspirer et d’ouvrir le dialogue : quel est votre endroit préféré lorsqu’il s’agit de passer du (bon) temps à l’extérieur ? De pouvoir respirer par le nez ? De décompresser ?

Si ça vous tente, vous pouvez aussi joindre une photo de ce lieu qui vous fait du bien. Nous présenterons ensuite quelques coups de cœur.

Si vous me demandez quel est le lieu extérieur qui m’apaise le plus, mon endroit rêvé, je vous répondrai par un mot de trois lettres : mer.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

La côte gaspésienne... en plein hiver

J’ai grandi à New Carlisle, dans la Baie-des-Chaleurs. J’ai fait mon cégep à Gaspé. J’ai parfois l’impression d’avoir de l’eau salée dans les veines.

Parce que chaque fois que je me retrouve en Gaspésie, face à la mer, mon niveau de stress baisse d’un cran.

Contempler la mer, sentir sa présence rassurante, se laisser bercer par le bruit des vagues, s’émerveiller devant… Bon, j’arrête, parce que j’habite maintenant Montréal.

J’ai dû trouver un plan B.

Je ne remporterai pas un concours d’originalité, c’est sûr. Mais je ne cherche pas à me distinguer et j’assume mon choix, fait il y a plusieurs années : le mont Royal (avec en prime le parc Jeanne-Mance, au pied de la montagne, mais bordé d’arbres qui font du bien à l’âme).

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES, LA PRESSE

Un marcheur surprend des pigeons en se promenant dans un sentier du mont Royal.

J’aime y marcher, y patiner, y faire de la raquette… Mais le plus souvent, mes sorties sur le mont Royal prennent la forme d’une brève course, généralement le matin.

Je chemine sans me presser le long du chemin Olmsted. Ça n’a rien d’exotique, mais c’est très apaisant.

Et parfois magique, comme quand l’automne nous en fait voir de toutes les couleurs et qu’un rayon de soleil vient rendre plus éblouissant encore ce paysage déjà hallucinant.

L’écrivaine Pattie O’Green raconte, dans un livre paru en septembre et intitulé Les prophéties de la montagne, qu’elle aime se rendre sur le mont Royal à des moments différents pour voir ce que la lumière « aura décidé de sculpter et de quelle manière elle le fera ». Elle a tellement raison !

J’aimerais revenir brièvement, en terminant, sur ce que la science nous dit des bienfaits associés au temps passé dans la nature.

J’ai posé la question à la présidente de l’Association québécoise des médecins pour l’environnement, Claudel Pétrin-Desrosiers.

« La science nous dit beaucoup de choses ! Il y a eu beaucoup de publications dans les dernières années. Ç’a été l’objet de ma maîtrise en environnement », m’a-t-elle expliqué.

Au bout du fil, elle a notamment évoqué l’étude publiée dans la revue Nature dont je vous parlais plus haut, mais aussi le travail de chercheurs japonais qui ont fait des découvertes assez similaires et tout aussi encourageantes.

« Quand on a un contact de 15 à 20 minutes avec un espace naturel, par exemple quand on marche dans une forêt ou quand on regarde un parc, le taux sanguin de cortisol – l’hormone du stress –, la fréquence cardiaque et la pression artérielle vont diminuer de façon significative. »

Dans la foulée de ces constats, Claudel Pétrin-Desrosiers est devenue l’an dernier une des ambassadrices d’un programme québécois novateur, ‍Prescri-Nature.

Elle – comme plusieurs centaines d’autres professionnels de la santé au Québec – n’hésite plus à prescrire à ses patients de « s’exposer à la nature deux à trois heures par semaine, à des durées d’exposition minimales de 20 minutes à la fois ».

PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE

Une skieuse de fond traverse le parc La Fontaine.

Je n’ai pas pu m’empêcher de lui demander quel était son espace naturel préféré. Elle m’a répondu le parc La Fontaine – elle travaille juste à côté. Elle m’a aussi parlé, de façon plus générale, de tous les lieux où il y a des pistes de ski de fond.

Elle a d’ailleurs tenu à rappeler qu’on n’a pas besoin de se rendre dans un grand parc national situé dans une région sauvage pour se faire du bien.

« Quand on parle d’exposition à la nature, un parc urbain, un jardin communautaire, peut offrir une dose suffisante de nature pour qu’on aille chercher les bienfaits. »

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Appel à tous

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