Une fois par mois, nos photographes racontent l’histoire derrière une image marquante.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Le samedi 6 mai aux aurores, j’accompagne le chroniqueur Alexandre Pratt dans le cadre d’un reportage sur une journée complète de sports dans la métropole. À 6 h 30, les nageurs sont déjà dans l’eau depuis un moment à la piscine de Pointe-Claire. Ils s’exercent dans des couloirs baignés par une lumière exceptionnelle au centre aquatique Malcolm-Knox. Les rayons de soleil qui pénètrent par les fenêtres tels des pieds-de-vent font un effet qui rappelle celui du soleil se couchant sur la mer. Enthousiaste, j’installe vite mon appareil photo le plus près possible de l’eau, avant que l’effet ne disparaisse. Puis j’attends que passent les athlètes, dans la magie du matin. – Dominick Gravel

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

J’aime cette image de l’humoriste Sugar Sammy parce qu’elle est le résultat direct d’un véritable leitmotiv pour les photographes : prêt, toujours prêt. Même pendant une séance de portrait en studio ! Il peut être difficile de faire un portrait qui semble naturel, car nous avons tous nos barrières. Les moments pendant lesquels les sujets nous oublient et se laissent aller sont rares et, surtout, très courts ! Cette photo saisit peut-être un de ces moments, un éclat de rire pendant une pause, entre deux gorgées. J’aurais pu regarder ailleurs, ajuster une source d’éclairage, visionner les images de la séance, mais non… j’étais prêt ! – Marco Campanozzi

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

Quand un drone découvre un « scoop »… Je me suis rendu à trois occasions sur le site illégal d’enfouissement situé sur le territoire mohawk de Kanesatake, près d’Oka. Depuis les airs, nous avons pu observer une fuite d’eau contaminée qui se déversait dans un ruisseau menant au lac des Deux Montagnes. Les images captées par le drone ont confirmé les informations obtenues par La Presse à propos de ce déversement toxique. Le drone représente un nouvel outil d’enquête journalistique grâce auquel il est possible de vérifier des informations sur des terrains difficiles, voire interdits, d’accès. Comme avec un appareil-photo habituel, l’angle, la lumière, le cadrage et l’information présente font la qualité d’une image produite avec un petit aéronef. – Martin Tremblay

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Je suis rarement dépêché sur une scène de meurtre, là où une personne vient de trouver la mort violemment. Avant de me rendre angle Jean-Talon et de la Savane, en après-midi le 16 mai dernier, j’ai constaté que certains médias avaient déjà publié la nouvelle de l’assassinat par balle de Claudia Iacono, la conjointe de l’un des fils du défunt mafieux Moreno Gallo. Je ne croyais donc pas y faire des photos percutantes. Or, une vingtaine de minutes après mon arrivée, un attroupement s’est formé près de la victime. Ces gens regardaient la scène, puis se sont enlacés. C’est ainsi que j’ai compris que ces gens étaient les proches de Mme Iacono, dont son époux. – Martin Chamberland

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Quand je suis arrivé au monastère du Bon-Pasteur, au matin du vendredi 26 mai, l’incendie faisait rage depuis environ 16 h la veille, et avait progressé dans le vaste bâtiment patrimonial toute la nuit. Les dommages semblaient importants, mais difficiles à voir du plancher des vaches. L’utilisation d’un drone étant limitée en de telles circonstances, l’idée de grimper sur le toit de l’immeuble de 21 étages situé juste en face semblait la meilleure option pour constater l’ampleur des dégâts. Je suis entré par une porte ouverte sur le stationnement et le gestionnaire de l’endroit m’a gentiment donné l’accès au toit. Ce qui m’a permis de rendre compte de l’état de dévastation de l’édifice, à mes pieds. – Patrick Sanfaçon