Si vous pestez contre « les maudits impôts », vous serez surpris d’apprendre que c’est souvent au Québec qu’on a le plus d’argent dans ses poches après avoir payé ses impôts et cotisations sociales, ses frais de garde et son prêt étudiant.

D’accord, les Québécois paient davantage d’impôts que les Ontariens, les Américains et les Britanniques. Mais ils ont aussi plus de services publics. Dont des frais de scolarité universitaires et des frais de garde très peu élevés.

Avec l’aide de la Chaire en fiscalité et en finances publiques de l’Université de Sherbrooke, nous avons fait les calculs pour deux types de contribuables québécois : 1) une famille de classe moyenne avec deux parents ayant un revenu familial de 114 5000 $ et deux enfants à la garderie ; 2) un ingénieur célibataire sans enfant ayant un revenu de 100 000 $.

  • Au Québec, les frais de garde moins élevés font toute la différence pour les familles.

    PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

    Au Québec, les frais de garde moins élevés font toute la différence pour les familles.

  • Les frais de scolarité universitaires sont aussi moins élevés au Québec que dans de nombreux autres États.

    PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

    Les frais de scolarité universitaires sont aussi moins élevés au Québec que dans de nombreux autres États.

  • Par conséquent, les diplômés québécois sont moins endettés que leurs collègues de l’Ontario, des États-Unis ou du Royaume-Uni.

    PHOTO JOSIE DESMARAIS, ARCHIVES LA PRESSE

    Par conséquent, les diplômés québécois sont moins endettés que leurs collègues de l’Ontario, des États-Unis ou du Royaume-Uni.

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Au Québec, les frais de garde moins élevés font toute la différence pour les familles. En plus, les frais de scolarité sont très bas au Québec. Pour gagner un salaire dans la moyenne québécoise, il faut la plupart du temps avoir un diplôme universitaire. Nous avons donc ajouté le coût d’un bac en soins infirmiers pour l’un des deux parents, qui sera remboursé sur 10 ans.

Selon notre exemple, la famille de classe moyenne avec deux enfants à la garderie conserve ainsi comme revenu disponible (après impôts, frais de garde et prêt étudiant) 79 % de son revenu au Québec, comparativement à 68 % en Ontario, 73 % aux États-Unis et 59 % au Royaume-Uni.

Et notre ingénieur célibataire gagnant 100 000 $ par an ? En comptant à la fois les impôts et le remboursement annuel de sa dette d’études (sur 10 ans), il a autant d’argent dans ses poches qu’un collègue ontarien ou britannique pour des salaires équivalents dans ces pays. Et il est en meilleure situation financière qu’un ingénieur américain durant cette période.

« Pendant les 10 années où on rembourse le prêt étudiant, le Québécois aurait la même portion de salaire disponible à la consommation qu’en Ontario et au Royaume-Uni », dit le professeur Luc Godbout, titulaire de la Chaire en fiscalité et en finances publiques de l’Université de Sherbrooke.

Apprenez-en davantage sur nos calculs

La charge fiscale nette constitue les impôts sur le revenu plus les cotisations sociales moins les prestations sociales. On n’a pas appliqué d’intérêts pour la dette d’études. Pour le Royaume-Uni, nous avons utilisé les frais de scolarité de la City, University of London. Pour les États-Unis, comme le salaire moyen est au Michigan, nous avons utilisé les frais de scolarité de l’Université du Michigan pour un résidant du Michigan. Pour l’Ontario, nous avons utilisé les frais de scolarité de l’Université de Toronto pour un résidant de l’Ontario.

La Chaire en fiscalité et en finances publiques de l’Université de Sherbrooke a effectué les calculs pour le fardeau fiscal et les frais de garde, à l’aide des données de l’OCDE (version TaxBEN 2.4.0). La Presse a ensuite ajouté le calcul des frais de scolarité remboursés sur 10 ans.