La langue française évolue à une vitesse folle. Chaque semaine, notre conseillère linguistique décortique les mots et les expressions qui font les manchettes ou qui nous donnent du fil à retordre.

En un mot, en deux mots, variable ou invariable : on ne doit pas confondre quel que et quelque et leurs divers emplois.

On écrit quel que en deux mots (quelle que au féminin) quand on l’emploie immédiatement devant le verbe être au subjonctif – on n’écrira pas « quelque soit ». Il sert à exprimer une idée de concession, d’opposition. Quels que soient ses choix, il faut les assumer.

Comme déterminant indéfini, quelque s’emploie bien au pluriel. Emprunter quelques livres. Quelque s’élide seulement pour former le pronom indéfini quelqu’un (quelqu’une). Attendre quelqu’un. Quelqu’une de ses amies.

Comme adverbe, quelque est invariable – on le voit souvent écrit avec un s, ce qui est une erreur. Dans le sens de environ, à peu près, placé devant un nombre, quelque est toujours invariable. Ce livre s’est vendu à quelque 3000 exemplaires (le mot exemplaire est préférable à copie, en ce sens en français).

On ne peut pas employer quelque avec un nombre précis. C’est également une erreur fréquente. On n’écrit donc pas « quelque 22 personnes » ou « quelque 44,37 % des personnes interrogées ». Il vaut mieux écrire « une vingtaine de personnes », « environ 20 personnes » ou, pour éviter de commencer sa phrase par un chiffre, écrire par exemple : « Ainsi, 44,37 % des personnes interrogées… »

On peut aussi écrire cent étudiants et quelques ont réussi. En ce sens, quelques, qui s’accorde, signifie « un peu plus ».

Comme locution adverbiale, quelque temps est également invariable. Dans quelque temps, l’hiver sera terminé.

La locution adverbiale quelque part signifie « en un lieu indéterminé ». Quelque part au Québec.

L’emploi de quelque part au figuré relève du jargon à la mode, selon le Grand Robert de la langue française et l’Académie française. Quelque part ça nous interpelle. Quoi qu’il en soit, si on souhaite l’utiliser, on n’écrit pas « à quelque part » ou « en quelque part ». En ce sens, on peut plutôt écrire, selon le contexte : d’une certaine façon, d’une certaine manière, en quelque sorte, dans une certaine mesure, en un sens, d’un certain point de vue, etc.

Peut-on utiliser le mot international comme substantif ?

Le mot international est un adjectif et pourtant, les médias et les politiciens l’utilisent comme substantif. Est-ce que je me trompe en disant que c’est une faute ?

Réponse

Oui et non. Cela dépend du contexte. Le mot international figure bien comme nom commun dans des ouvrages de référence, les dictionnaires Robert et Larousse, par exemple.

Ce nom désigne entre autres le « domaine des relations internationales, spécialement dans les échanges commerciaux ». Il n’est alors pas fautif d’écrire par exemple Cette entreprise a ouvert cette année de nouvelles succursales à l’international.

On emploie également ce nom au pluriel pour désigner une « compétition ouverte entre des sportifs de diverses nationalités ». Les Internationaux de tennis des États-Unis (ce nom désigne en français l’US Open).

On utilise cependant trop souvent la locution à l’international quand c’est à l’étranger qui conviendrait. On s’établit, on voyage, on se réfugie à l’étranger, pas à l’international.

Vous avez des questions sur la langue française ? Posez-les à notre conseillère linguistique. Elle répondra à une question chaque dimanche.