La langue française évolue à une vitesse folle. Chaque semaine, notre conseillère linguistique décortique les mots et les expressions qui font les manchettes ou qui nous donnent du fil à retordre.

Deux ans de pandémie ont fait entrer dans le langage courant quantité de termes plus ou moins spécialisés et, parfois aussi, plus ou moins bien employés.

Il est intéressant de souligner à ce sujet qu’on dispose d’un Dictionnaire des difficultés du français médical, très utile notamment pour corriger certaines erreurs de vocabulaire, rédigé par le DSerge Quérin, professeur titulaire à la faculté de médecine de l’Université de Montréal.

On y lira par exemple que le terme ventilateur est employé à tort pour désigner un respirateur. L’erreur est très répandue. C’est que le nom correspondant en anglais est « ventilator ». De plus, on dit correctement qu’on soumet un patient à une ventilation artificielle. Pour les patients présentant de graves symptômes de la COVID-19, un respirateur offre de meilleures chances de survie.

Les journalistes ont aussi utilisé le mot sérum comme synonyme de vaccin. Ce n’est pas la même chose. Le sérum contient déjà des anticorps, le vaccin permet à l’organisme d’en produire. On doit plutôt choisir des mots comme produit ou substance pour éviter les répétitions.

Les mots isolement et isolation ont aussi été confondus. C’est le mot isolement qui convient pour désigner la situation d’un malade qu’on isole. Isolement des contagieux. C’est aussi celui qui s’emploie comme synonyme de solitude. Rompre l’isolement social des personnes âgées. En français, le mot isolation s’emploie bien pour désigner l’« action de protéger une pièce contre la chaleur, le froid, le bruit ».

On a également beaucoup vu le mot jaquette, auquel, à l’écrit, on préférera les noms chemise ou blouse, selon le contexte. Grelotter dans sa chemise d’hôpital trop courte. Les médecins ont craint une pénurie de blouses de protection. Le nom blouse est aussi celui qu’on devrait préférer à sarrau. Les médecins et les pharmaciens portent une blouse blanche, une blouse (de laboratoire).

D’autres genres de difficultés se posent encore à l’écrit. On écrit ainsi les personnes non vaccinées, sans trait d’union, quand non vacciné est adjectif, mais le nombre de non-vaccinés avec un trait d’union, quand il est employé comme nom. On écrit aussi établir un diagnostic, mais un test diagnostique.

Courrier

Être testé positif ?

Je me demande si l’expression « il a testé positif » est correcte. Est-ce que ce serait plus juste de dire que le résultat du test d’une personne est positif ?

Réponse

L’expression « tester positif » ou « (être) testé positif » sont des calques de l’anglais qu’on devrait éviter. On n’écrira pas non plus qu’un patient a été « contrôlé positif ». Mais on peut très bien dire que le résultat de son test pour la COVID-19 est positif.

On peut aussi faire un raccourci et dire (par métonymie) que la personne elle-même est positive, a été déclarée positive. On peut également dire qu’une personne a eu un test positif. Mesures à prendre après avoir obtenu un résultat positif au test de dépistage du coronavirus.

Vous avez des questions sur la langue française ? Posez-les à notre conseillère linguistique. Elle répondra à une question chaque dimanche.