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Q : « Il y a des gens qui attendent beaucoup plus longtemps que la moyenne. J’ai 74 ans, j'ai des lésions cérébrales, de l’asthme, des problèmes de cholestérol et de l’hypertension. J’attends depuis cinq ans un médecin de famille. »

Marc

R : Quoi ? Il faut attendre « seulement » un an et demi pour avoir un médecin de famille ? De nombreux lecteurs m’ont demandé où j’avais pêché ce chiffre, eux qui attendent depuis bien plus longtemps.

« J’ai 59 ans et ma demande pour un médecin de famille date du 20 novembre 2016, soit depuis près de 1800 jours », dit Maurice, de Boucherville.

« Ma conjointe et moi sommes inscrits sur la liste pour avoir un médecin depuis quatre ans, alors que j’ai quatre pontages et que je suis diabétique. Découragé », renchérit Gabriel, de Saint-Bruno-de-Montarville.

L’attente est bel et bien de 457 jours pour les patients vulnérables et de 605 jours pour les non vulnérables. Mais il s’agit d’une moyenne pour l’ensemble du Québec.

La liste d’attente est plus longue dans certaines régions comme l’Abitibi-Témiscamingue (786 jours pour les patients non vulnérables), la Montérégie-Est (749 jours) et la Montérégie-Centre (745 jours).

C’est donc plus de deux ans qu’il faut patienter au Guichet d’accès à un médecin de famille (GAMF). En moyenne…

Mais Michel, lui, attend depuis 2015. Le pire : « Il fallait que j’annule mon inscription du médecin de famille que j’avais à Montréal » pour être sur la liste après un déménagement en Montérégie, dénonce-t-il.

Pourtant, le ministère de la Santé et des Services sociaux m’a confirmé que le coordonnateur médical local peut « rendre admissible un patient au GAMF, si celui-ci change de lieu de résidence et que la distance rend difficiles les consultations avec le lieu de pratique de son médecin actuel ».

Cette mesure discrétionnaire gagnerait à être davantage appliquée.

Il y a aussi du sable dans l’engrenage pour les patients dont le médecin part à la retraite, comme en témoigne Robert. Le médecin de sa belle-mère l’avait prévenue un an avant son départ à la retraite. Mais le guichet a refusé de l’inscrire de façon proactive.

C’est étrange, car, ici encore, le ministère de la Santé m’a confirmé que « le médecin qui prévoit prendre sa retraite d’ici deux ans peut rendre sa clientèle admissible au GAMF, tout en poursuivant ses consultations auprès de sa clientèle ».

Toujours est-il que la belle-mère de Robert n’a pas encore retrouvé de médecin. Elle a 90 ans. Elle souffre de diabète et d’arthrose. Et elle a des pertes de vision et d’ouïe.

« On en est vraiment au bout du rouleau », dit Robert.

Franchement, il y a de quoi.

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