La langue française évolue à une vitesse folle. Chaque semaine, notre conseillère linguistique décortique les mots et les expressions qui font les manchettes ou qui nous donnent du fil à retordre.

Les attentats du 11 septembre 2001 sont un évènement historique. Différentes graphies sont possibles pour indiquer une telle date de commémoration.

Dans la marche maison de La Presse, c’est-à-dire les règles orthotypographiques – comme l’emploi des majuscules ou de l’italique – et les différentes conventions que le journal suit pour unifier les articles, on écrit le 11-Septembre, avec une majuscule et un trait d’union, comme on écrit le 14-Juillet et comme on pourrait écrire le 6-Décembre, pour commémorer la tuerie qui s’est déroulée à Polytechnique, le 6 décembre 1989.

Ailleurs, on trouvera la graphie 11 Septembre ou même Onze Septembre. Aucune n’est fautive. Il est seulement préférable de toujours s’en tenir à la même façon d’écrire le nom. Mais on continue d’écrire le 11 septembre 2001, lorsque la date est indiquée au complet, comme on le ferait pour n’importe quelle date. Et français, on évite d’écrire 9/11 ou 9-11, mais cette formulation pourrait passer dans le cadre d’une chronique.

Le verbe commémorer

Le verbe commémorer signifie « rappeler par une cérémonie le souvenir d’une personne ou d’un évènement ». On doit éviter l’expression « commémorer un anniversaire » qui est un pléonasme puisqu’elle signifie qu’on rappelle le souvenir d’un évènement par une fête qui ramène le souvenir d’un évènement.

On commémore donc tout simplement une victoire (et non l’anniversaire d’une victoire), une naissance, une mort, etc. L’OTAN commémore les attentats terroristes du 11-Septembre contre les États-Unis.

Puisqu’on réserve les verbes célébrer et fêter à des évènements positifs, on peut aussi écrire, notamment : On souligne cette année le vingtième anniversaire des attentats du 11 septembre 2001.

Courrier

Question

Pourquoi écrivez-vous résidant et non résident, à La Presse ?

Réponse

Précisons d’abord que l’usage est flottant et que les deux graphies sont admises. Aucune n’est donc fautive. Mais le Multidictionnaire de la langue française souligne que « des deux graphies résidant et résident en concurrence au sens de “qui habite en un lieu", c’est la forme résidant qui semble s’imposer de plus en plus ». La Presse a choisi d’écrire résidant avec un a, comme habitant.

La graphie résident est aussi employée, pour désigner une personne qui habite de façon permanente dans un pays étranger et les médecins en cours de spécialisation. Les résidents canadiens en France. Les résidents américains au Canada ont pu voter. Le résident fait sa garde de nuit. C’est le médecin résident qui l’a examinée.

On écrit aussi résident permanent.

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