Les autorités judiciaires suisses ont rejeté, vendredi, une demande des avocats américains de Roman Polanski visant à ouvrir un dossier scellé contenant le témoignage du procureur original dans la cause vieille de 33 ans contre le cinéaste.

 Les avocats espéraient ainsi empêcher l'extradition de leur client vers les États-Unis.

 

La Suisse tient pour acquis que la demande d'extradition de la part des autorités américaines est basée sur des déclarations véridiques, de sorte que le témoignage secret ne changerait absolument rien, selon le porte-parole du ministère de la Justice Folco Galli.

 

Dans leur demande déposée jeudi, les avocats de Polanski avaient indiqué que les transcriptions du témoignage du procureur à la retraite Roger Gunson prouveraient que la demande d'extradition est basée sur des déclarations fausses et incomplètes de la part du bureau du procureur du district de Los Angeles.

 

Les avocats affirmaient qu'ils avaient besoin du témoignage pour le soumettre aux autorités suisses, qui doivent décider s'ils permettront l'extradition de Polanski à Los Angeles, où il est accusé d'avoir eu des relations sexuelles avec une adolescente de 13 ans en 1977.

 

M. Galli croit cependant que «de tels documents ne sont pas importants pour le processus d'extradition», ajoutant que les pays qui ont signé des traités mutuels d'extradition «doivent travailler en tenant pour acquis que les faits inclus dans la demande d'extradition sont véridiques».

 

Par conséquent, les autorités suisses n'ont pas à demander de preuves liées au contenu de la demande, a-t-il ajouté.

 

La Suisse doit seulement vérifier si les faits inclus dans la demande sont punissables selon les lois du pays et s'il existe une raison de rejeter la demande d'extradition, a poursuivi M. Galli. On pourrait par exemple refuser l'extradition si Polanski, âgé de 76 ans, était passible d'une peine de prison de moins de six mois.

 

On ignore quel impact pourrait avoir la position des autorités suisses dans la demande des avocats de Roman Polanski, déposée devant le juge de la Cour supérieure Peter Espinoza. Une audience à se sujet doit avoir lieu le 10 mai.

 

Les autorités suisses ont arrêté le cinéaste il y a sept mois, alors qu'il arrivait à Zurich pour recevoir un prix à un festival de films. Roman Polanski a été emprisonné pendant plus de deux mois avant d'être assigné à résidence dans son chalet, à Gstaad.