Considéré comme un film intellectuel au Québec, Les amours imaginaires a plutôt été accueilli comme un film pop et léger en France, ce qui plaît beaucoup aux comédiens Niels Schneider et Monia Chokri.

Rencontrés au Festival international du film francophone (FIFF) de Namur où ils accompagnent le film inscrit en compétition officielle des longs métrages, les deux jeunes comédiens estiment que le film a été trop catégorisé comme un film intello au Québec. Leur discours est si proche que l’un commence une phrase que l’autre termine.

«Au Québec, c’est considéré comme un film d’intellectuel», lance Monia Chokri.

«Alors qu’ici c’est un film pop», complète Niels Schneider.

«Il n’y a pas du tout le même rapport au film», continue Chokri.

«Ici, les gens voient cela comme un film frais, léger, sans prétention. Pop», dit Schneider.

«Alors qu’au Québec, c’est tout l’inverse», dit Chokri.

Elle prend une pause. Puis, apporte une nuance à propos du regard québécois. «Je pense que cela a plu à des gens, mais je me souviens qu’un journaliste a dit que ce n’était pas un film accessible, que c’était un film d’auteurs, de cinéphiles. Alors qu’en France, ils voient cela comme léger, pop, etc.»

«Au Québec, ils intellectualisent beaucoup trop le film en ce moment, dit Niels Schneider. Même à Cannes, ils le classent dans les projections du matin. Parce que c’est simple, ça fait du bien.»

Pour Monia Chokri, il faut voir dans Les amours imaginaires un film qui parle d’amour.

Et ailleurs ? Comment voit-on le film ? Les deux comédiens et le réalisateur-acteur Xavier Dolan vont le savoir très bientôt puisqu’ils sont engagés dans un marathon qui les conduira à travers l’Europe dans les prochaines semaines. Le film est présenté dans tellement de festivals européens qu’ils se séparent pour répondre à la demande. Schneider ira à Prague et Moscou tandis que Dolan et Chokri se rendront en Suède.

En Belgique, le film sort officiellement le 6 octobre. Le trio, ainsi que le producteur Daniel Morin (Boréal Films) seront dans quelques jours à Bruxelles pour l’avant-première.

Monia Chokri apprécie l’idée de connaître le regard que portent des cinéphiles de pays différents sur l’œuvre. «Avec la rencontre du public, il est intéressant de voir comment les gens perçoivent le film, selon leur culture, selon leurs valeurs, etc», dit-elle.

Les amours imaginaires est aussi présenté actuellement au Festival de Pusan en Corée.

Une solide amitié

On dit parfois que les voyages mettent les amitiés les plus fortes à l’épreuve. Dans le cas du trio Dolan-Chokri-Schneider, amis bien avant le tournage, cette amitié tient non seulement le coup, elle est. Point.

«On a été ensemble durant cinq semaines dans le road trip (le tournage), dit Monia Chokri. Donc, on avait déjà testé notre amitié de voyage. Dans notre cas, on a bien vu qu’on s’entend bien en voyage.»