Nos suggestions de films à voir au Festival du nouveau cinéma le jeudi 21 octobre 2010.

> Les mains en l'air, Romain Goupil

Un cinéma drôle et pourtant engagé? Du militantisme à hauteur d'enfant? Voilà ce que propose Romain Goupil (Une pure coïncidence) avec ce film aussi pertinent que réjouissant, qui ne pourrait mieux s'inscrire dans l'air du temps. À l'heure où la France s'embrase, Goupil a imaginé une réflexion sur sa société d'aujourd'hui en campant d'abord son intrigue en... 2067. Une femme mûre, Française d'origine tchétchène, revient sur son passé alors que, âgée de 10 ans (en 2009), elle a pu bénéficier des élans de solidarité de ses petits amis - et des parents de l'un d'eux, afin d'éviter l'expulsion, ce que n'ont pu faire d'autres «sans-papiers» comme elle. Comme si l'esprit de Truffaut s'était mêlé à celui de Ken Loach, Goupil nous offre un film éminemment sincère et tonifiant, mené par une bande d'enfants allumés. Valeria Bruni-Tedeschi, vibrante d'indignation et de générosité, offre une performance superbe. Mais qu'en pense le beau-frère?

Aujourd'hui à 19h au Quartier latin; demain 13h au Cinéma ONF.

> Another Year,
Mike Leigh

Another Year, le plus récent opus du cinéaste britannique Mike Leigh (Secrets and Lies, Vera Drake), est un drame intimiste rythmé au fil de quatre saisons. Marqué par de grandes performances d'actrices, le film relate le parcours de Mary (Lesley Manville), célibataire malheureuse trouvant une famille d'adoption chez Gerri (Ruth Sheen), une collègue de travail et amie depuis 20 ans. Cette dernière vit un bonheur tranquille et serein auprès de son mari Tom (Jim Broadbent). Leigh parvient à intéresser le spectateur par la seule force des personnages et des dialogues. C'est remarquable. Cela dit, on pourra trouver un peu pernicieux le sous-texte de cette démonstration. Hors mariage et famille, point ici de salut. Ken (Peter Wight), un ami d'enfance de Tom venu passer un week-end chez le couple, est ni plus ni moins une épave. Et trouve sinistre sa condition de célibataire. De son côté, Mary répond en tous points au stéréotype de la «vieille fille» frustrée. L'auteur cinéaste ne lui donne pas la moindre chance de se faire valoir autrement. Même si ce film affiche des qualités indéniables sur tous les plans (écriture, réalisation, interprétation), son propos n'en reste pas moins discutable.

Aujourd'hui à 13 h au Cinéma ONF; dimanche 17 h au Quartier latin.