Réunir pour une photo de famille les acteurs et actrices en nomination aux Jutra cette année était un pari un peu fou, voire une mission impossible. Les horaires des acteurs québécois étant ce qu'ils sont, nous avons dû renoncer à une poignée d'entre eux, dont Claude Legault et Emmanuel Bilodeau. Qu'à cela ne tienne.

Une douzaine de leurs camarades, allant de François Papineau à Marie Brassard, en passant par Isabelle Miquelon et Guylaine Tremblay, ont répondu à l'appel. Tôt un vendredi matin, ils se sont amenés au milieu d'un local désaffecté de La Presse pour se prêter au jeu d'une séance de photos à la Vanity Fair avec maquillage, coiffure et tenues chic de designers québécois, le tout orchestré par la jeune société de production Triptyqu3.

>>> Visionnez la vidéo.

La plus jeune de la famille, Geneviève Chartrand, n'a que 16 ans, mais déjà une nomination pour son rôle de soutien dans Le journal d'Aurélie Laflamme. Le plus vénérable, Gérard Poirier, vient d'obtenir, à 81 ans, sa première nomination pour son rôle de sans-abri dans Reste avec moi. Évelyne Rompré, rayonnante et enceinte de sept mois, fêtait le jour même ses 36 ans et sa nomination pour son rôle de femme en cavale dans Deux fois une femme. Tout près d'elle, Martin Dubreuil, coparolier du groupe les Breastfeeders, en nomination pour son interprétation troublante du pédophile torturé par Claude Legault dans Les sept jours du talion, pansait une blessure de hockey dans un chic complet Dubuc.

Pendant que le photographe de La Presse Bernard Brault ajustait l'éclairage, François Papineau, en nomination pour Route 132, tuait le temps en citant cette fameuse phrase: «Nous, les acteurs, on est payés pour attendre, le reste, on le fait gratuitement.» De gros bigoudis sur la tête, Guylaine Tremblay en nomination pour son rôle poignant dans Trois temps après la mort d'Anna, avouait que s'il n'en tenait qu'à elle, elle irait aux galas en pyjama. Au même moment, Marie Brassard, en lice pour son rôle dans Les signes vitaux, enfilait avec jubilation une magnifique robe de crêpe de soie printanière de Renata Morales. Quant à Mélissa Désormeaux-Poulin, l'actrice d'Incendies avait encore les yeux pétillants des Oscars en revêtant une robe de feu signée Denis Gagnon. La séance de photos s'est terminée à 14h. Chacun est reparti de son côté. Le décompte pour les Jutra venait de commencer.