On connaît Ai Weiwei pour avoir en partie conçu le Nid d’oiseau des Jeux olympiques de Pékin. Mais ce fils du poète Ai Qing est un artiste multidisciplinaire: photographe, commissaire d’exposition, designer de vêtements, gemmologue, intellectuel, blogueur et surtout empêcheur de tourner en rond, ce qui nécessite pas mal de culot dans la dictature communiste.

Esprit libre comme son père persécuté à l’époque de Mao, Weiwei ne manque pas d’humour, l’arme des êtres paisibles.

Matthew Springford montre comment l’artiste utilise les atteintes à la liberté comme thèmes de création. Comme ces caméras qui filment ses allées et venues et qu’il a reproduites en marbre.

Le film examine comment l’enfance agitée d’Ai Weiwei (son père a été banni jusqu’à la mort de Mao) a mené à son développement artistique. Comment il a découvert la liberté individuelle en quittant la Chine pour New York. Comment il s’est empreint de la Beat Generation, des œuvres d’Andy Warhol et de l’univers de Marcel Duchamp que l’on retrouve dans ses premières sculptures. Et comment il fait face, stoïque, aux menaces du régime chinois.

Ai Weiwei a défini dans cette Chine qui bouge un style humaniste, une attitude sans peur ni faveur, un art libre comme l’oiseau.

Son installation, l’an dernier à la Tate Modern de Londres, d’une plage de 100 millions de graines de tournesol en porcelaine peintes à la main par 1600 artisans chinois en est l’illustration éloquente.

Aujourd’hui à 18 h 30 au Musée des beaux-arts, samedi prochain à 18 h (complet) au Musée d’art contemporain et dimanche prochain à 15 h 30 (complet) à l’Université Concordia.