Synopsis
En Inde, Smita, une mère de la communauté discriminée des intouchables, souhaite faire sortir sa fille de la misère. En Italie, Giulia succède à son père à la tête de l’entreprise familiale. Au Canada, Sarah, avocate et mère de trois enfants, apprend qu’elle est atteinte d’un cancer et doit se battre contre la maladie. Leur destin sera intimement lié.

Tels les trois faisceaux de cheveux qui forment une tresse, les histoires des trois femmes dans ce troisième long métrage de la cinéaste, écrivaine et actrice Laetitia Colombani sont entremêlées et connectées. Leurs réalités sont foncièrement différentes, leurs problèmes n’ont également rien en commun, pourtant, toutes sont des exemples de résilience, de force féminine et de ce besoin de s’émanciper des legs auxquels elles sont souscrites.

L’exercice de mener à l’écran ce récit qu’elle a elle-même écrit (et qui a été publié en 2017) semblait forcément ardu. Tel le film Babel (2006) d’Alejandro González Iñárritu, La tresse puise sa force dans la multiplicité des trames narratives, mais également par les liens tissés entre chacune d’entre elles. Il fallait impérativement, dans le long métrage, qu’on ne se perde jamais en passant d’un récit à l’autre, qu’on ne se lasse pas d’une histoire par rapport à une autre et que le moment où toutes les vies se lient soit organique. Dans ce superbe scénario qu’elle signe avec Sarah Kaminsky, Laetitia Colombani parvient à faire en sorte que l’on soit à la fois diverti, touché, instruit et captivé par son film. Sa caméra est très proche de ses personnages féminins, dont on découvre la psychée à travers leurs actions comme dans leurs regards.

Les univers visuels revêtent une touche particulière dans chaque pays. On sent la chaleur de l’Inde dans l’image, on imagine le sel de la mer dans l’air en Italie et le froid de la ville, à Montréal, affecte également la teinte, plus terne, des scènes au Canada. Pour mieux différencier ses tableaux, pour mieux immerger les spectateurs dans les mondes de ses protagonistes, Colombani n’a pas hésité à scinder en trois son approche, sans toutefois causer trop de discordance.

Kim Raver (24 heures chrono, New York 911), qui interprète Sarah, est la plus connue des trois actrices principales du film. C’était voulu. On ne cherchait pas une tête d’affiche qui capte toute l’attention, mais bien trois femmes qui sachent porter en elles ces rôles bouleversants de femmes fortes que le monde cherche à affaiblir. Mission réussie, le trio Kim Raver, Fotinì Peluso et Mia Maelzer est fantastique à voir aller. Elles sont Sarah, Giulia et Smita, ont des combats à mener et un destin lié.

Plus de 5 millions de lecteurs dans le monde ont lu La tresse, qui a été traduit dans des dizaines de langues. Le défi de le porter à l’écran était d’envergure. Les attentes étaient élevées. Le long métrage remplit très bien son mandat.

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La tresse

Drame

La tresse

Laetitia Colombani

Avec Kim Raver, Fotinì Peluso et Mia Maelzer

2 h
En salle

7/10