En octobre 1972, l’avion transportant l’équipe de rugby de l’Uruguay et son entourage s’écrase dans la cordillère des Andes.

Rompu au cinéma d’horreur et aux drames à grand déploiement, l’Espagnol Juan Antonio Bayona (L’orphelinat, Quelques minutes après minuit, L’impossible) était certainement l’un des réalisateurs les mieux placés pour raconter l’horrible tragédie des survivants de l’écrasement aérien des Andes, en 1972. Avec son sens inné du drame, son approche sensible des sujets les plus difficiles et son souci d’authenticité à reconstituer les pires catastrophes, Bayona tient en haleine le spectateur pendant près de deux heures et demie.

Narré par le sensible Numa Turcatti (Enzo Vogrincic Roldán), Le cercle des neiges n’est pas le premier film à mettre en scène cette histoire qui a marqué l’imaginaire collectif. Quatre ans après les évènements, sortait le film mexicain Survive !, de René Cardona Sr. ; jusqu’à maintenant, le film le plus mémorable demeurait Alive (Les survivants, 1992), de Frank Marshall. Or, cette coproduction tirée du livre de Pablo Vierci entre l’Uruguay, l’Espagne et le Chili pourrait bien changer la donne.

Après avoir présenté brièvement les principaux personnages, dont les courageux Fernando « Nando » Parrado (Agustín Pardella) et Juan Carlos Canessa (Álvaro Armand Ugón), dans des scènes emplies de franche camaraderie et de soleil, Juan Antonio Bayona n’épargne aucun détail pour montrer toute la violence de l’écrasement d’avion. Après le choc, place à l’impuissance et au désespoir des survivants, dont la plupart sont dans la vingtaine.

Grâce à la magistrale photographie de Pedro Luque Briozzo Scu (Millénium : Ce qui ne me tue pas), on découvre la majesté des lieux enneigés s’étendant à perte de vue. Dans la foulée, on mesure l’ampleur du drame : personne ne viendra à leur rescousse. Dès lors, la bande sonore de Michael Giachino (oscarisé pour Là-haut) traduit discrètement l’état d’esprit des survivants, qui ne seront pas au bout de leurs peines.

À la merci des tempêtes, des avalanches, du froid et de la faim, les personnages passeront par toute la gamme des émotions. Notamment quand ils n’auront d’autre choix, après plusieurs réflexions à teneur religieuse, morale et philosophique, que de se nourrir des cadavres des autres passagers. À l’instar des survivants à l’égard des disparus, Bayona aborde ces scènes dans le plus grand respect, évitant tout sensationnalisme.

Alternant savamment entre les émouvants moments intimistes, les scènes d’action épiques et les séquences contemplatives au souffle poétique, Le cercle des neiges s’avère plus qu’un minutieux devoir de mémoire, mais un vibrant mémorial en l’honneur des passagers du vol 571.

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La sociedad de la nieve (V.F. : Le cercle des neiges)

Drame

La sociedad de la nieve (V.F. : Le cercle des neiges)

Juan Antonio Bayona

Enzo Vogrincic Roldán, Agustín Pardella, Álvaro Armand Ugón

2 h 24

8/10